La nouvelle université a drainé un nombre important d’étudiants alors que les logements universitaires ne sont pas encore en place.
Garoua affiche un climat peu clément ce mardi 25 octobre 2025. Sous un ciel clair, Aminou arpente, sous la canicule, les rues du quartier camp chinois à la recherche d’une chambre. Ce lauréat du bacc 2022 dans un collège de la ville de Ngong souhaite obtenir un toit pour se loger. « Je suis venu m’inscrire à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Garoua. En même temps, je dois trouver un local où dormir pendant mes études. Ça fait deux jours que je sillonne les quartiers, sans succès jusque-là. Pour le moment je reste chez un ami », confie-t-il, tout en indiquant désespérément que le problème se pose sur les prix et aussi de ses moyens. « Si je pouvais trouver une petite chambre de 5 000 F Cfa ou de 7 000 F Cfa par mois, je pouvais me battre pour payer. Mais partout où je suis passé, je n’ai même pas mis la main sur une chambre de 10 000 F Cfa le mois. C’est compliqué, je ne sais comment faire », désespère le jeune homme âgé 21 ans.
Ce cliché de recherche de chambre est répandu dans la ville. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs. « Les gens de Garoua ne construisent pas les chambres seules comme ça. Ce sont soit des studios ou alors des appartements. C’est même ces derniers temps qu’on trouve beaucoup plus les studios chambre-salon. Avec la démographie galopante, la demande devient élevée », explique Saliou Soumlou.
La ville de Garoua se métamorphose peu à peu et prend un visage d’une ville universitaire depuis la création de l’annexe de l’université de Ngaoundéré à Garoua en 2015. Cette annexe devenue aujourd’hui université de Garoua depuis le 5 janvier dernier, le défi du logement reste davantage une préoccupation. Du moment où l’institution fonctionne dans des bâtiments en location, les installations propres n’étant pas encore en place. Pour le moment, pas de logement universitaire. La plupart des étudiants sont logés dans des familles en fonction de la situation de chacun. D’un côté, les bacheliers, natif de Garoua ayant pris une inscription sur place, épargnant ainsi le problème de logement. De l’autre côté, c’est parfois un membre de la famille et un ami qui accepte apporter son soutien en logeant un ou deux étudiants, selon ses capacités.
Il faut noter que dans la ville de Garoua, la culture de la construction des cités n’est pas avancée. La mise en place de l’université de Garoua amène certains à y penser, se confrontant ainsi au casse-tête des litiges fonciers, un autre obstacle lié à l’accès de la terre dans la ville de Garoua.