Il a fallu 2 mois aux 05 lauréats pour mettre sur pied « Intelligence artificielle : le Cameroun se connecte ». Le travail entamé le 13 novembre 2022 n’a pas été de tout repos. Les challengers se sont rendus dans 6 localités du Cameroun pour tester et filmer les solutions intelligentes développées par de jeunes Camerounais dans le secteur agricole.
7 minutes 30 secondes. C’est la durée exacte de la production audiovisuelle qui a séduit le jury. « Intelligence artificielle : le Cameroun se connecte ». Voilà qui accroche en peu de mots… le titre d’une œuvre d’un autre genre. Notons que tout commence avec le Dr Fleur Nadine Mvondo, enseignante à l’Ecole supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC). L’auteure de « Les enjeux de l’intégration des TIC dans les pratiques pédagogiques, pour une efficacité académique à l’ère du numérique », publié aux Editions Proximité, découvre cette opportunité. Maîtrisant l’aptitude de chacun de ses apprenants, elle fait appel à l’un d’eux, le 13 novembre 2022.
Il s’agit de Boris Landry Kouekam par ailleurs Directeur de Publication du Journal l’Etudiant. Ce dernier adhère à l’idée, il lui est demandé de proposer une équipe qui sera ensuite validée par le Docteur. Cette équipe est constituée de Marie Bernadette Kafka, étudiante en Master en Sciences de l’Information et de la Communication, Diana Ornella Eyango et Michèle Christine Ticky, toutes deux journalistes de la 50ème Promotion de Journalisme à l’ESSTIC, baptisée Evelyne Mengue A Koung.
Ensemble, ils soumettent leur candidature et remplissent le formulaire d’inscription. Ils y décrivent les grandes lignes de leur projet basé sur l’application de l’intelligence artificielle dans l’agriculture au Cameroun. Les organisateurs y portent un intérêt particulier ; ainsi, les challengers figurent parmi les 13 équipes présélectionnées. De là, l’aventure commence…
Pré-production : « Nous entrerons dans l’histoire »
Cette étape fait presqu’un mois et demi. Une seule conférence de rédaction suffit pour assigner à chaque élément une tâche et continuer de travailler à plein temps dans le forum WhatsApp créé pour la circonstance. Tous conviennent que le sujet sur l’agriculture à l’ère du numérique est celui qui sied. Tout l’équipement technique est réuni à savoir la caméra et ses accessoires, le micro-cravate, le laptop pour ne citer que ceux-là. Ils recherchent les personnes ressources, se rapprochent non seulement de leurs aînés du métier, mais aussi de ceux qui font dans le secteur de l’Agritech.
Ainsi, quatre profils sont jugés adéquats à savoir, Boris Nges, doctorant à l’École nationale supérieure Polytechnique de Yaoundé qui a mis sur pied en 2020, un équipement devant fournir des données sur la composition du sol. Corentin Njabo quant à lui, est un des responsables de « Clinicagro», le mini laboratoire d’analyse des sols. Ils rencontrent ensuite Alex Bruno Kenfack, startupeur qui a créé une caméra intelligente capable de détecter les maladies des plantes.
Aussi, ciblent-ils l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) qui utilise une application mobile intelligente appelée « Nuru » bénéfique pour la production du manioc. Les rendez-vous sont fixés et le plan du tournage est arrêté. En chef d’unité, Boris Landry Kouekam, n’a jamais cessé de répéter à ses membres : « Nous entrerons dans l’histoire ». Une courte phrase certes, mais prophétique dotée d’encouragement et pleine d’espoir. De quoi les galvaniser à poursuivre le travail entamé avec beaucoup d’engouement.
Production : l’étape décisive pour la concrétisation
Pour l’ensemble du groupe, cette étape est un tournant décisif en audiovisuel où aucune excuse n’est permise. Le plan de tournage ainsi fixé, l’équipe effectue des multiples voyages notamment dans la région du Centre et dans celle du Littoral. C’est le cas de Nomayos, Mbalmayo, Ebanda, Yaoundé, Ndogpassi et Missolé où les prises de vues sont faites.
Tous ont revu leurs cours pour faire les meilleurs plans, capter des sons de qualité, avoir une bonne écriture audiovisuelle, faire un montage digne des apprenants de l’ESSTIC. La volonté, le sérieux, l’abnégation, la quête de l’excellence… tout est mis à contribution pour devenir les futurs lauréats.
Post-production : la fin qui justifie les moyens
C’est la phase finale. Le contenu étant déjà disponible, l’équipe se rassure de n’avoir oublié aucun détail. Vu les moyens qui ont été mobilisés en termes de finances et de personnes ressources, l’œuvre réalisée convainc le jury lors de la délibération, le 14 mars 2023. La production est sacrée lauréate du concours « IA Challenge 2022 ». C’est le Cameroun, c’est l’ESSTIC qui gagne.
Une distinction honorifique à l’échelle africaine saluée par Madame le Directeur de l’Ecole, Pr Alice Nga Minkala. Dans un communiqué datant du 23 mars 2023, elle érige en modèles à suivre, chacun de ces étudiants et le référent pédagogique. Pour certains enseignants et autres produits formés de cette école, cette victoire historique obtenue à l’international vient ainsi confirmer l’opinion selon laquelle, l’ESSTIC n’admet que les plus méritants et forme les meilleurs.