« Nous souhaitons inscrire ONGOLAKER dans le fichier des événements culturels du pays »
Vous organisez un évènement ludique dédié aux jeunes, prévu du 8 au 23 août 2025. En un mot comme en mille, que représente OngolaKer ? Quels sont ses objectifs ?
Dans notre pays, les grandes vacances durent de deux à trois mois. Dans des villes comme Yaoundé, les jeunes sont très souvent exposés à des violences diverses, au vol, aux mauvaises fréquentations, à la drogue, à la sexualité précoce, etc… Certains sont soumis aux tâches ménagères rudes. Les enfants issus de familles démunies font le petit commerce ambulant et sont souvent privés de leurs droits aux loisirs. Au Cameroun, très peu d’institutions œuvrent dans des programmes d’animation de vacances. Les activités de loisirs destinées aux jeunes et autres communautés intégrant les fonctions récréatives et éducatives du jeu sont rares. Généralement, seule la fonction ludique est prise en compte, tandis que l’aspect éducatif est négligé. Les cours de vacances, auxquels sont contraints certains enfants, ne développent que des activités académiques. Les jeunes se divertissent comme ils peuvent pour éloigner l’ennui. À défaut de pouvoir prendre part à quelques championnats sportifs de vacances pour certains ; aux jeux de société pour d’autres, les enfants sont souvent livrés à eux-mêmes, au vagabondage. L’offre de divertissements et de loisirs reste très faible par rapport à la demande. Les villes du Cameroun, et davantage les municipalités, montrent une absence criarde d’espaces publics de jeux et de loisirs pour l’épanouissement des populations. Par ailleurs, les entrepreneurs culturels et les promoteurs touristiques n’intègrent pas toujours les cibles enfants et jeunes dans l’orientation de leurs activités. Les enjeux de l’insertion sociale, du maintien de la paix et de la contribution citoyenne à la construction d’une municipalité forte et solidaire aux questions de développement intégral, passent nécessairement par ce lien interconnecté des jeux et loisirs. Notre projet vise à apporter à notre ville, le visage d’une communauté vivante et animée, où les jeunes sont connectés aux activités de son développement. L’une des fonctions des jeux et des loisirs est de mettre ensemble des personnes partageant les mêmes centres d’intérêts. Aussi, la création d’espaces de jeux et de transmission intergénérationnelle des us et coutumes est une possibilité de sauvegarder les jeux de société et les loisirs patrimoniaux et contemporains. Notre projet veut faire des grandes vacances à Yaoundé, un moment d’animation, de formation, de rencontres et de développement transversal au service de notre cité.
Pourquoi avoir choisi de baptiser cet évènement « OngolaKer » ? Ce nom a-t-il une signification particulière ?
Le nom de l’évènement est lié à l’histoire originelle de la ville. « Ongola » qui devient Yaoundé- « Ker » pour kermesse ou encore foire foraine.
Y a-t-il une histoire ou une inspiration spécifique derrière la création de cette initiative ?
Derrière chaque projet il a y une histoire. Nous avons un patrimoine riche et fort. Notre Capitale mérite entrer dans la liste des grandes destinations touristique et culturelle du monde.
Nous en sommes déjà à la deuxième édition. Quels retours avez-vous reçus suite à la première édition ? Et quelles sont les nouveautés ou améliorations prévues cette année ?
La première édition de ONGOLAKER a rencontré d’énormes difficultés dans sa mise en œuvre : La principale difficulté résidait dans les problèmes de financements. Pour cette édition nous avons corrigé le tir.
Le thème retenu pour cette édition est « L’amour entre les communautés ». Pourquoi avoir choisi cette thématique ? Quel message souhaitez-vous transmettre à travers ce choix ?
Dans notre ville vive plusieurs communautés. Alors lorsque nous abordons les différences et les conflits avec amour, compassion et ouverture d’esprit, nous pouvons trouver des solutions plus facilement et créer des relations plus harmonieuses. « L’amour entre les communautés » est la symbolique dans laquelle nous vivons dans Yaoundé. Les peuples doivent avoir des liens qui les unissent.
L’évènement s’étale sur près de trois semaines, ce qui représente un défi logistique important. Quelles sont les principales activités prévues tout au long de ce calendrier ?
ONGOLAKER sera organisé sur une période de 16 jours, du 08 au 23 aout 2025. L’événement se déroulera dans le centre-ville (Esplanade de l’Hôtel de ville) de Yaoundé et comportera les activités suivantes : Du 11au 22 aout 2025 tous les soirs des Concerts de musique live. Le 09 aout 2025 une Marche sportive, le 16 aout 2025 un semi- Marathon, tous les après-midis des Concerts de musique découverte, tous les soirs des Concerts de musique live, tous les après-midis des Spectacles de danse et de théâtre sous forme compétitions entre les habitant, expositions d’art et de l’artisanat, activités pédagogiques pour enfants, stands de nourriture et de boissons et le 23 aout 2025 premier Carnaval.
Vous ciblez notamment les jeunes et prévoyez d’organiser 15 matinées pédagogiques. En quoi consistent ces séances ? Quels en seront les contenus ou les intervenants ?
ONGOLAKER, un évènement convivial dans un cadre unique et sécurisé, dans l’optique finale d’inculquer aux citoyens : la notion de paix de stabilité sociales, de développement ludique, un regard nouveau sur la notion du vivre ensemble collectif ; de proposer aux populations du Mfoundi et de ses environs, un espace d’évasion, de divertissement et de loisirs ; de promouvoir le talent des artistes et artisans en herbe à travers diverses disciplines sportives et les différents métiers artistiques : théâtre, musique, danse, cinéma, peinture, artisanat, …ONGOLAKER, un évènement qui fait la place belle à l’art oratoire, un espace pour l’expression artistique et culturelle : poèmes, lecture, slam,…ONGOLAKER, un événement écologique, afin de susciter l’intérêt des populations et surtout de la jeunesse, à poser un regard éco responsable. Une nouvelle approche dans la gestion de l’environnement. ONGOLAKER, un événement qui ouvre des tribunes de plaidoyer pour la paix à travers la culture ; sensibilise le citoyen à changer de comportement sous-tendant à un développement culturel et socio-économique harmonieux par le développement des productions artistiques; favorise l’esprit de travail collectif par des activités sportives et artistiques de différents horizons ; sensibilise le public jeune de Yaoundé à la culture de la cohésion sociale entre les peuples et surtout à la tolérance ; favorise une dynamique de rencontres et d’échanges entre les professionnels du spectacle vivant, visuel, vidéo rassemble les genres, la jeunesse et les instances de décision; promeut l’émulation des jeunes à l’auto-emploi ; ONGOLAKER, un événement accessible à tous, qui implique les sportifs, les artistes et les créateurs d’œuvres de l’esprit de tous types, d’ici et d’ailleurs, dans des activités d’édification de la paix ; ONGOLAKER, un événement de découvertes musicales, qui donne une occasion rare aux jeunes de se découvrir des talents artistiques ; ONGOLAKER, un événement de découvertes cinématographiques, la tribune appropriée pour donner aux jeunes une occasion unique d’apprendre et de présenter leurs talents de cinéastes ; ONGOLAKER, un événement éthique, par une contribution psychologique citoyenne aux victimes et déplacés des crises ; une initiation appropriée à l’esprit de fairplay et de tolérance ; ONGOLAKER, un événement de découvertes et de réappropriation sportive, à travers de nouveaux défis sportifs.
Au terme des 17 jours d’OngolaKer, quelles sont vos attentes ? Que souhaitez-vous voir comme impact ou résultat ?
Nous voulons faire de ONGOLAKER un événement important pour la ville de Yaoundé, la région et le Cameroun dans son ensemble. Nous souhaitons inscrire ONGOLAKER dans le fichier des événements culturels du pays, et particulièrement dans le calendrier culturel du ministère des Arts et de la Culture (MINAC), du ministère de la Jeunesse et de l’Education civique (MINJEC), du ministère de l’éducation de base (MINDUB), du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MINEFP), du ministère de la Communication (MINCOM), du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MINRESI), du ministère des relations extérieurs (MINREX).