Chaque année électorale, c’est le même refrain: « On veut le changement! ». Sur les plateaux télé, dans les marchés, sur les réseaux sociaux, tout le monde en parle. Le pouvoir est trop vieux, trop lent, trop corrompu. Il faut que ça change. Très bien. Mais au moment de s’inscrire sur les listes électorales, ce même peuple plein d’indignation disparaît comme par magie. Le chiffre est là, froid, indiscutable: seulement 373 588 nouveaux inscrits en six mois, dans un pays de près de 30 million d’habitants. À croire que certains espèrent un miracle, une transition sortie tout droit d’un conte de fées, où le changement tomberait du ciel sans qu’on ait à lever le petit doigt. Mais non, chers compatriotes, le bulletin de vote n’est pas une baguette magique qu’on reçoit par télépathie. Il faut se déplacer, s’inscrire, s’impliquer. On ne construit pas une démocratie en commentant les publications Facebook ou en partageant des vidéos virales de « dénonciation ». Et quand viendra le moment du vote, beaucoup crieront à la tricherie, au vol, à l’injustice. Peut-être. Mais n’est-ce pas aussi injuste de se plaindre d’un système auquel on n’a même pas tenté de participer? Refuser de s’inscrire, c’est refuser de choisir. Et ne pas choisir, c’est laisser les autres décider à votre place. Alors, soyons sérieux un instant: le changement ne viendra pas tout seul. Il commence par un geste simple, citoyen, fondamental: s’inscrire sur les listes électorales.