Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, le monde découvre le jeune de 6 ans, réalisant un stand-up dans son établissement scolaire. Il y commente, avec aisance, la rentrée des classes effective dans son école. Ce rêve qu’il chérissait s’est tragiquement envolé, un soir du 10 mai.
« Comme vous pouvez le constater, la rentrée scolaire est effective ici au Groupe Scolaire Bilingue Notre Dame. » C’est avec une voix innocente et un visage juvénile, face caméra, que Mathis s’exprimait dans une vidéo qui fait le tour des réseaux. Il adoptait déjà la posture d’un journaliste en plein reportage. Ceux qui se sont déjà essayés à cet exercice savent à quel point il n’est pas loisible de captiver, de faire preuve d’aisance et de naturel. Mais Mathis y parvenait. Il avait ce sourire malicieux, et cette manière bien à lui de tenir un micro, comme les grands, les vrais. Dans cette séquence filmée, il faisait preuve d’un professionnalisme rare et d’une maîtrise étonnante pour un enfant de son âge. Sa voix juvénile commentait la rentrée scolaire avec lucidité.
Dans ce court extrait publié, Mathis tel un Grand-Reporter, commence par un stand-up en guise d’introduction devant le bureau de son institutrice avant de se diriger à l’intérieur pour l’interviewer. Derrière ce qui pourrait sembler être une simple vidéo anodine, se dessinait en réalité une vocation. Mathis voulait « être journaliste à la télé ». Né pour raconter, observer et faire entendre sa voix, il impressionnait déjà par sa maturité et sa présence sur le petit écran. À seulement six ans, il portait en lui l’étincelle de ceux qui marquent. Son rêve ne venait pas d’un dessin animé ni d’un héros fictif. Il puisait son inspiration dans le réel, auprès de ces visages familiers dans l’exercice du journalisme qu’il voyait certainement chaque soir à l’écran accompagné de ses parents.
Le jeune Mathis voulait certainement ressembler à une figure journalistique qu’il admirait secrètement. Mais ce rêve n’aura pas le temps de se réaliser. Le 10 mai 2025, aux environs de 14h, à Ngoa-Ekélé, Mathis s’est éteint brutalement. Il était là, dans son salon, absorbé par un programme télévisé dégustant du « Pain chocolat », lorsque Sieur Nwafo père de l’artiste Lydol est venu lui ôter la vie, lâchement et injustement. Un crime odieux. Une vie innocente, brisée sans raison. Le choc est immense. L’appel à la justice et les hommages affluent, les larmes aussi. Dans son école, une chaise restera vide, un aspirant journaliste disparu à jamais. Sur les petits écrans, les images de Mathis le « journaliste » tournent en boucle. Comme une promesse que le destin n’a pas tenue. Mathis ne fera pas les gros titres. Il n’en aura pas le temps. Mais il les méritait.