Les foires et expositions dédiées aux jeunes donnent à voir un incroyable foisonnement d’idées, de talents, de produits faits main et de projets audacieux. Pendant quelques jours, ces jeunes créateurs sont au centre de l’attention. Ils reçoivent des likes, des interviews, des promesses de partenariats. Sur les stands, ça brille, ça sourit, ça vend. L’énergie est là, palpable, souvent contagieuse. Parfois encore étudiants, ces jeunes entrepreneurs se rêvent patrons, maîtres de leur destin. Mais que se passe-t-il après les stands, les badges et les selfies ? Que reste-t-il une fois les projecteurs éteints ? La vérité, c’est que l’après-foire est souvent brutal. Très peu parviennent à transformer cette expérience en véritable tremplin. Beaucoup repartent avec quelques ventes, quelques cartes de visite, et l’espoir flou que « quelqu’un va me rappeler ». Le soutien logistique, technique ou financier pour franchir l’étape suivante est rarement au rendez-vous. Aucun suivi, aucune continuité. Et pourtant, ces foires sont utiles. Elles révèlent des potentiels, elles mettent la jeunesse en mouvement. Mais leur impact reste limité si elles ne s’accompagnent pas de dispositifs solides comme l’accompagnement à la formalisation, l’accès au crédit, la formation en gestion, l’ouverture de débouchés commerciaux etc. Exposer ce n’est pas réussir. Les jeunes Camerounais ont des idées. Beaucoup d’idées. Ce qu’il leur manque, c’est un écosystème structuré pour faire éclore ces idées en entreprises viables. Tant qu’on se contentera de leur offrir des stands plutôt que des perspectives, les foires resteront de jolies vitrines sans lendemain. L’indépendance et la prospérité ne naissent pas d’un stand bien décoré, mais d’un véritable accompagnement.