Derrière l’ambiance festive et le coté plaisant des foires de vacances, se cache un phénomène : la consommation abusive d’alcool chez les jeunes. Ces événements, censés être des espaces de divertissement, deviennent des lieux d’accès facile à l’alcool, où la surveillance est quasi inexistante.
La prolifération incontrôlée des débits de boissons et des points de vente d’alcool dans les foires attire massivement une jeunesse vulnérable. À mesure que la nuit avance, les scènes deviennent de plus en plus chaotiques : bouteilles vides jonchant les tables, comportements agressifs, malaises éthyliques, voire pertes de conscience en public, sont quelques manifestations de cette dérive. Dans cette ambiance festive débridée, la vigilance disparaît, laissant place à une consommation sans modération.
Si l’alcool est accessible tout au long de l’année dans la ville, les foires pendant les vacances scolaires en amplifient clairement l’usage par leur nature permissive. Plusieurs cas concrets mettent en lumière les dangers de ces boissons dans ces lieux de divertissement : bagarres violentes, jeunes inconscients sur les lieux, accidents et risques accrus d’addiction. Il n’est pas rare de voir des jeunes tomber ivres en pleine rue ou s’engager dans des bagarres violentes, comme ce fut le cas en 2024 à la foire de fin d’année YAFE, où un jeune homme nommé Ruphin a perdu la vie en intervenant dans une altercation entre deux autres jeunes.
L’incident a eu lieu à la suite d’un différend financier : un festivalier avait payé l’entrée pour un ami, qui disposait en réalité d’argent qu’il utilisait pour acheter des boissons. Son intervention désespérée pour éviter le pire s’est conclue par une blessure mortelle au flanc gauche, transformant une célébration culturelle en scène de tragédie. Face à cette situation, certains acteurs des foires tirent la sonnette d’alarme : « On voit des jeunes arriver à 17h pour consommer de l’alcool, parfois même des mineurs. Le problème, c’est que beaucoup de vendeurs ferment les yeux, surtout quand l’argent circule.
On a besoin de contrôles stricts, parce que ça devient dangereux », déplore Pascal, gérant d’un stand. Ce témoignage rejoint celui de Justine, étudiante : « Je suis encore mineure, mais j’ai pu entrer et boire dans le stand El Vino à YAFE. J’ai dû soudoyer un responsable pour rester à l’intérieur et ils n’ont rien dit », déclare-t-elle. Ces expériences illustrent la facilité avec laquelle des jeunes accèdent à l’alcool, malgré les lois qui interdisent formellement la vente aux mineurs. La banalisation de l’alcool dans ces espaces festifs et l’absence de régulation sérieuse exposent une génération à des risques sanitaires et sociaux alarmants. Au-delà des dangers immédiats comme les accidents, les bagarres ou les malaises, la réalité est celle d’une jeunesse qui s’effondre face à des boissons alcoolisées.