Une tragédie d’une ampleur inédite a frappé le système éducatif centrafricain ce mercredi. Au moins 29 élèves ont trouvé la mort et 260 ont été blessés dans une bousculade meurtrière survenue dans un lycée du centre-ville de Bangui, alors que se déroulait l’épreuve d’histoire-géographie du baccalauréat.
Mercredi 25 juin vers 13h, un court-circuit aurait déclenché un incendie dans l’établissement. La fumée épaisse, couplée à des rumeurs d’effondrement, a plongé les quelque 5300 candidats présents dans une panique incontrôlable. L’évacuation précipitée, rendue difficile par l’absence de sorties de secours adéquates, a provoqué une scène de chaos. Certains élèves, pris au piège à l’étage, ont sauté dans le vide pour échapper aux flammes, se blessant grièvement. D’autres n’ont pas survécu à la cohue. La majorité des victimes sont des filles. La colère monte parmi les familles et les témoins, en raison de la lenteur de l’intervention des secours. L’ambulance ne serait arrivée qu’à 14h54, près de deux heures après le début de l’incendie. À l’hôpital, les scènes étaient déchirantes. Des parents, rassemblés dans l’angoisse, apprenaient parfois avec horreur la mort de leur enfant. Le système de santé, déjà fragile, a été débordé: les blessés ont été transportés non seulement en ambulance, mais aussi dans des pick-ups, des motos-taxis, voire à bout de bras.
Un traumatisme national
Un important dispositif de sécurité, incluant casques bleus de la Minusca, policiers et gendarmes, a été déployé autour des lieux du drame. Selon le ministère de la Santé, la foule rassemblée a parfois empêché l’accès aux ambulances. Le président de la République a décrété trois jours de deuil national, tandis que 110 blessés restaient encore en observation ce jeudi matin. Le ministère de l’Éducation nationale a promis de faire toute la lumière sur les circonstances de cette catastrophe. Ce drame met en lumière les défaillances criantes des infrastructures scolaires en Centrafrique, notamment en matière de sécurité incendie, et pose la question de la réactivité des services d’urgence en situation de crise. Les familles endeuillées réclament désormais des réponses concrètes pour que plus jamais, un examen scolaire ne vire à la tragédie.