À mi-parcours des vacances scolaires, les agences de voyage connaissent une forte affluence, envahies par des élèves en partance ou de retour, certains se dirigeant vers les grandes villes, d’autres vers les campagnes. Ce 15 juillet 2025, au quartier Mvan, cette agitation est particulièrement visible.
À l’approche et au retour des vacances scolaires, une scène familière se rejoue chaque année dans les grandes villes du Cameroun: les agences de voyage sont prises d’assaut. Le quartier de Mvan à Yaoundé, véritable épicentre du transport interurbain, ne fait pas exception. Ici, l’ambiance est un mélange unique d’excitation, d’impatience et parfois d’une pointe d’anxiété, alors que des centaines d’élèves affluent pour organiser leurs déplacements. En effet, dès les premières lueurs du jour, les agences de voyage de Mvan s’animent. Devant les comptoirs de Général Express, Bucavoyages, ou encore Global Voyages, des grappes d’élèves, souvent accompagnés de leurs parents, se forment. Les conversations sont animées, mêlant les adieux déchirants aux dernières recommandations. On y entend des « N’oublie pas de m’appeler en arrivant ! » ou des « Fais attention sur la route ! ». Les visages des jeunes voyageurs reflètent une excitation palpable à l’idée de retrouver leur famille ou de découvrir de nouveaux horizons.
Certains tiennent fermement leurs sacs à dos, d’autres jonglent avec des valises débordantes, témoignages des semaines passées loin de la maison. À l’intérieur des agences, le bruit des tampons sur les billets, le crépitement des imprimantes et les annonces des départs se mêlent à la cacophonie joyeuse des voix. Les employés, habitués à ce rush saisonnier, gèrent le flux avec une efficacité impressionnante, répondant aux questions, délivrant les tickets et orientant les passagers vers les bons bus. L’air est dense, imprégné de l’odeur des moteurs Diesel et d’un léger effluve de sueur et d’impatience. Aminatou, 15 ans, élève en classe de Seconde, visiblement impatiente de retrouver ses parents à Garoua. « Ça fait trop longtemps que je ne les ai pas vus ! J’attendais impatiemment que les vacances arrivent, je suis tellement excitée à l’idée de les revoir. », Confie-t-elle, son billet bien serré dans la main. Non loin d’elle, Marc, élève en Terminale, discute avec ses amis avant de prendre la route pour Douala. « Je pensais pouvoir attendre les résultats de l’examen, pour pouvoir bien profiter des vacances, mais finalement, j’irai plus tôt que prévu », explique-t-il avec un grand sourire.
Pendant que certains élèves s’apprêtent à partir, l’air chargé d’anticipation, d’autres reviennent déjà de leurs vacances, apportant avec eux une ambiance différente, plus posée et parfois empreinte de nostalgie. Les agences de Mvan sont le théâtre de ce va-et-vient incessant. D’un côté, on voit les groupes de jeunes, l’énergie débordante, prêts à s’engouffrer dans les bus pour la province. De l’autre, des bus s’arrêtent, libérant leur cargaison de voyageurs, parmi lesquels de nombreux élèves. Leurs visages, souvent bronzés et détendus, racontent les semaines passées loin des bancs de l’école. Les bagages semblent souvent plus lourds à l’arrivée, chargés de souvenirs, de spécialités culinaires du village, ou de cadeaux pour la famille restée à Yaoundé. L’excitation du départ a cédé la place à la satisfaction d’un voyage accompli et, pour certains, à la douce amertume de la fin des réjouissances.