Le colloque international sur le genre et la protection sociale s’est ouvert le 24 juillet 2025 à l’université de Yaoundé II Soa. Initiée par le Laboratoire de recherche « Genre et Développement » (LRGD), cette rencontre vise à partager les savoirs et identifier les principaux défis auxquels femmes et hommes sont confrontés en matière de protection sociale.
Dans un contexte marqué par de profondes mutations sociales, économiques et sanitaires, la question de l’équité de genre dans les systèmes de protection sociale devient plus urgente que jamais. Chercheurs, praticiens et décideurs politiques se sont donné rendez-vous à l’université de Yaoundé II-Soa pour débattre des enjeux, des défis et des opportunités liées à l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des femmes dans le champ de la protection sociale. La cérémonie d’ouverture, présidée par la ministre de la Promotion de la femme et de la Famille, le Pr Marie-Thérèse Abena Ondoa, a marqué le lancement des travaux.
Deux jours durant, les participants s’attèleront à mettre en lumière les discriminations persistantes à l’égard des femmes et des filles. Car malgré une réduction progressive des disparités sociales, certaines inégalités subsistent encore, notamment dans certaines régions du Cameroun où les femmes continuent d’être systématiquement privées de droits fondamentaux, en particulier dans le monde du travail. Les violences et l’exploitation sexuelles, la répartition inéquitable et non rémunérée des tâches domestiques, ou encore la discrimination dans l’accès aux responsabilités publiques, demeurent des obstacles majeurs à l’égalité réelle.
Face à ces défis, les acteurs de la protection sociale et du développement durable entendent proposer des pistes concrètes pour renforcer les capacités techniques des professionnels du secteur, en intégrant la dimension du genre dans la conception, l’exécution, le suivi et l’évaluation des politiques publiques de protection sociale. Dans son mot d’ouverture, la Pr Edene Kamdem, directrice du LRGD, a souligné l’ambition de cette rencontre : « Ce colloque produira des recommandations concrètes que nous adresserons aux décideurs politiques, afin qu’ils mettent en œuvre des politiques sociales plus justes.
Il s’agit de garantir une véritable justice entre les femmes et les hommes, pour qu’aucun genre ne soit victime d’exclusion ou d’inégalité structurelle. » La première journée, riche en échanges, a été marquée par la participation d’institutions nationales et internationales, parmi lesquelles le MINSANTE, le MINTSS, le PNUD, l’OIT, l’UNFPA, ONU Femmes et MANYCAWE. Deux sessions plénières ont ouvert le cadre des discussions. D’autres panels sont prévus pour approfondir les réflexions et poser les jalons d’une politique de protection sociale plus inclusive, dans un contexte où les vulnérabilités se multiplient et s’entrecroisent. Les conclusions de ce colloque pourraient constituer une base précieuse pour orienter de futures réformes sociales, au Cameroun comme ailleurs.