Pendant les Journées Nationales de Vaccination (JNV), les habitudes sont les-mêmes chaque année. Casquettes colorées, glacières en main, et mégaphones en action, on entend résonner dans les rues : « Papa, maman, sortez les enfants pour la vaccination gratuite ! » L’objectif étant de protéger la jeunesse camerounaise contre des maladies comme la poliomyélite, la rougeole, ou encore la rubéole. Le ministère de la Santé publique tient le cap. Des équipes sillonnent les quartiers, tapent aux portes, installent des stands devant les hôpitaux, et vaccinent à tour de bras. C’est gratuit, rapide, et vital. Car, faut-il le rappeler, certaines maladies qu’on croyait éradiquées reviennent quand la couverture vaccinale baisse.
Mais voilà, un autre virus circule, lui aussi: celui de la méfiance. Dans certains quartiers, les parents deviennent sceptiques, influencés par des rumeurs farfelues. « On veut stériliser nos enfants! », « C’est un plan des blancs pour nous injecter des maladies », entend-on parfois, avec un sérieux qui glace. Certaines familles enferment donc leurs enfants, d’autres fuient les équipes de vaccination comme si elles étaient les vraies menaces. Et pourtant, le vrai danger, c’est de laisser des enfants vulnérables à des maladies évitables. Les JNV ne sont pas un plan secret. Elles sont un filet de sécurité sanitaire, surtout dans un pays où l’accès aux soins reste un luxe pour beaucoup. Alors, avant de fermer la porte au vaccinateur, peut-être faudrait-il s’ouvrir à la vérité scientifique. Parce qu’au fond, protéger un enfant, c’est aussi lui donner un avenir sans béquilles ni regrets.