Commercialisées entre 50 et 150 FCFA l’unité, ces agrumes permettent à certains de tenir au quotidien. Mais entre la hausse des prix d’approvisionnement et les pertes liées aux fruits avariés, les bénéfices fondent, rendant la situation de plus en plus précaire.
Il s’appelle André. Diplômé, fraîchement sorti d’une école de formation professionnelle, il n’a pas encore trouvé d’emploi stable. Pour survivre, il s’est tourné vers la vente d’oranges, une activité modeste mais autrefois rentable. « Avant, je pouvais gagner jusqu’à 5 000 francs CFA par jour avec un demi-sac. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas », confie-t-il, le regard un peu fatigué. Sous un parapluie usé, au bord d’une ruelle animée au lieudit Coron, un jeune homme aligne soigneusement ses filets d’oranges.
Ici, l’odeur d’agrumes frais se mêle à la chaleur étouffante du bitume. Assis sur un tabouret, l’air pensif mais résolu, il observe les passants en espérant quelques ventes. La raison ? La flambée des prix et les contraintes liées à la rentrée scolaire. Les oranges qu’il revend proviennent du Nigéria et transitent par Bamenda. « À cause de la situation actuelle là-bas, les camions ne peuvent passer que le week-end. Ça retarde tout et fait grimper les prix », explique-t-il.
Résultat : un demi-sac qu’il achetait autrefois à 15 000 FCFA lui revient désormais à 20 000 ou 21 000 FCFA, avec en prime des pertes dues à des fruits pourris. Rangées dans une brouette, les oranges sont vendues à 50, 75, 100 ou 150 francs, selon leur taille. Mais même avec des prix accessibles, les bénéfices sont de plus en plus minces. « Tu rentres à la maison, tu trouves peut-être 20 oranges pourries. Ça te casse », soupire-t-il. Et pourtant, malgré les difficultés, André continue. « Il n’y a pas d’autres activités. Je suis obligé de rester dans ça. »
Dans son quotidien, ce commerce lui permet tout juste de survivre, en attendant de meilleures opportunités. En silence, il espère qu’un jour, son diplôme portera ses fruits.