Le produit est présent sur le marché. D’après les retours des consommateurs, le remède soigne les troubles sexuels et booste l’appétit masculin.
Dans les rues animées du quartier Coron à Yaoundé, le commerce informel prend des allures de cabinet thérapeutique. C’est là qu’Ibrahim, un jeune vendeur de médecine traditionnelle, propose le poutoulou qui un ensemble de produits naturels vantés pour leurs bienfaits sur la virilité masculine et la santé reproductive féminine. Fabriqués à base de plantes locales, écorces, racines et poudres, ces remèdes sont réputés pour soigner la faiblesse sexuelle, le nettoyer des reins et l’accroître de la taille du sexe chez les hommes.
Le traitement masculin repose notamment sur un mélange appelé « Kwedo », accompagné d’une pommade issue d’un cocktail d’écorces naturelles. Pour les femmes souffrant de kystes ou de myomes, le traitement repose sur le far et le djinsin, deux ingrédients traditionnels aux propriétés médicinales ancestrales. « Beaucoup disent que ces produits ont des effets secondaires, mais moi, je les utilise depuis des années et je n’ai jamais eu de plaintes graves.
Ils sont 100 % naturels », affirme Ibrahim avec assurance. Les prix sont fixes : 15 000 FCFA pour les hommes, 30 000 FCFA pour les femmes. Grâce à une clientèle fidèle et au bouche-à-oreille, le jeune vendeur déclare générer entre 45 000 et 60 000 FCFA par jour. Un chiffre qui témoigne de la rentabilité de cette activité, malgré son caractère informel.
Cependant, tout n’est pas toujours simple. Les intempéries, le manque d’un espace de vente fixe et les contrôles municipaux entravent parfois son activité : « Pendant la saison des pluies ou lorsque la mairie nous chasse, je suis obligé de me déplacer constamment », confie-t-il. Néanmoins, le poutoulou reste une alternative populaire.
Dans un contexte où l’accès aux soins médicaux est parfois difficile ou coûteux, la population se tourne vers ces solutions perçues comme naturelles, efficaces et économiques. Entre traditions ancestrales et besoins contemporains, le poutoulou illustre un secteur en plein essor, à la croisée de la médecine douce et de l’entrepreneuriat local.
