Avec 4000 FCFA de revenus journaliers, la vente de sachets plastiques, est un commerce modeste qui nourrit, tant bien que mal, des familles entières.
Il est à peine 7 heures ce samedi matin au marché Etoudi. Ibrahima, ballot de sachets sur l’épaule, s’installe à l’ombre d’un kiosque. Son étal n’a rien de spectaculaire: quelques paquets de sachets transparents, d’autres noirs, soigneusement empilés sur une petite planche en bois.
Mais pour ce jeune de 27 ans, chaque paquet vendu est une victoire: « J’ai commencé avec 5 000 francs que j’avais économisé en faisant des petits travaux », raconte-t-il. « J’ai acheté un lot de sachets à Etoudi et j’ai revendu. Ce jour-là, j’ai gagné 1 500 francs.
Depuis, je n’ai plus arrêté ». Le principe est simple: acheter en gros chez un grossiste, ou un boutiquier puis revendre en détail aux commerçants de nourriture, aux poissonniers ou aux ménagères. Un paquet de sachets acheté 800 francs peut être revendu à 1 000 ou 1 100 francs.
La marge est mince, mais c’est elle qui permet à Ibrahima de payer son loyer et d’envoyer un peu d’argent à sa petite sœur restée au village. À quelques mètres de là, Mireille, 22 ans, étale ses sachets sur une bâche posée à même le sol. Son premier client du jour est une vendeuse de beignets. « Les gens qui vendent à manger sont mes meilleurs clients.
S’ils n’achètent pas, moi je ne vends pas », glisse-t-elle avec un sourire timide. Lors des bonnes journées, Mireille écoule une dizaine de paquets et repart avec 3 000 ou 4 000 francs de bénéfice.
Mais il arrive aussi qu’elle passe la journée entière à attendre, sous le soleil ou la pluie, pour gagner à peine 1 000 francs. Pourtant, malgré la précarité et les marges faibles, ce petit commerce reste un filet de survie pour ces jeunes vendeurs. « On ne devient pas riche avec ça, mais on ne dort pas le ventre vide », conclut Ibrahima.