Dans ces endroits, un kilo de ferraille se vend à 100 francs CFA. Une somme modeste, mais qui, cumulée au fil des heures, permet à ces vendeurs d’espérer entre 5 000 et 7 000 francs par jour.
Nous sommes à Yaoundé ce 22 septembre 2025, près du lieu-dit Efoulan Pont, une poignée de jeunes hommes s’activent chaque jour à collecter, trier et revendre du métal, une activité de survie née de l’absence de perspectives scolaires et professionnelles.
Assis à même le sol ou accrochés à leurs balances artisanales, ces hommes font du métal usé une marchandise précieuse. À l’aide de poulies manuelles accrochées à des poutres de fortune ou suspendues à des barres métalliques, ils pèsent minutieusement leurs chargements avant de les céder à leurs clients. Ils ne travaillent pas seuls.
La solidarité est une règle tacite : en petits groupes, ils sillonnent les dépotoirs, les chantiers à l’abandon ou les arrières-cours à la recherche du moindre morceau de fer rouillé, de vieux ressorts, de barres métalliques ou de plaques en décomposition.
À la fin d’une bonne journée, leurs gains tournent autour de 5 000 à 7 000 francs, de quoi couvrir un repas, le transport, et parfois même soutenir une famille. La clientèle est bien réelle.
Les ferrailles ainsi collectées sont revendues à des artisans et forgerons qui les réutilisent pour la fabrication de portails, de balcons, de tôles ou d’armatures pour les constructions. Malgré l’insalubrité des lieux entre les ordures, la boue et les odeurs persistantes, ces jeunes font preuve d’un courage remarquable.
Leurs mains calleuses, leurs vêtements couverts de poussière et leurs regards déterminés racontent l’histoire d’une jeunesse mise à l’écart du système scolaire, mais qui refuse de céder à l’oisiveté.