À l’approche de la rentrée scolaire, plusieurs jeunes se tournent vers la vente de citrons pour se faire un peu d’argent. Un petit commerce de rue exercé pendant les vacances, qui devient pour certains un moyen de préparation aux dépenses liées à la rentrée.
Le soleil est à son apogée, entre les klaxons et le va-et-vient effréné des passants dans le marché, Rodrigue, 16 ans, est assis derrière son comptoir à la recherche de potentiels clients. À chaque coin du marché, il lance son fameux « citron bien jaune, 100, 100 venez me tromper ». Pour lui, cette activité n’est pas qu’un simple passe-temps, c’est un plan bien réfléchi pour acheter ses cahiers, renouveler son uniforme et s’alléger des dépenses de la rentrée qui approche à grands pas.
« J’ai décidé de vendre mes citrons depuis le début des vacances, car c’est sur moi seul que repose l’achat de mes cahiers et la préparation entière de ma rentrée scolaire », explique-t-il. Grâce à cette activité, Rodrigue parvient à subvenir à ses besoins sans dépendre totalement de ses parents. « Je pars chaque jour avec un plateau de citrons achetés à 3000 F CFA, et je rentre le soir avec 6000 F CFA. Ce bénéfice me permet d’épargner petit à petit », dit-il fièrement.
Pour s’approvisionner, il privilégie le marché d’Ekounou, situé à 100 F CFA de taxi de chez lui « Vu que je dois faire des économies, je préfère aller à Ekounou. Les prix varient selon les arrivages. Quand les citrons sont chers, je les prends à 3500 F. Je fais toujours en sorte de ne pas dépasser ce seuil », précise-t-il. Au-delà du bénéfice financier, cette activité développe chez lui, le sens de l’organisation, l’autonomie et la responsabilité.
Une vraie leçon de débrouillardise, qui montre comment, avec peu, on peut déjà construire un avenir. En attendant la reprise des classes, Rodrigue continue de parcourir les rues, plateau sur la tête, le sourire aux lèvres.