À quelques jours du début des classes, certains parents décident déjà de limiter le temps devant les écrans pour leurs enfants. Entre fatigue et pression de la reprise, certains attendent la dernière ligne droite pour poser un cadre.
Le réveil sonne. Il est 9h30. Dans son appartement familial, Joëlle Soh, mère de trois enfants, pousse un profond soupir en voyant son fils encore absorbé par sa tablette. « Tu m’avais dit cinq minutes », lance-t-elle, pour la quatrième fois. Comme beaucoup d’autres parents Joëlle a relâché la pression pendant les vacances. « Je savais que ça allait être dur de reprendre, mais je n’avais pas l’énergie d’imposer des règles strictes. Maintenant, je paie le prix », confie-t-elle. Nous sommes allés à la rencontre de ces parents qui, à l’approche de la rentrée, tentent tant bien que mal de reprendre le contrôle.
Une stratégie tardive, mais assumée. Pour certains, les cours de répétition servent d’accroche et permettent aux enfants de ne pas oublier certaines notions. « Dès que j’ai inscrit mes enfants au renforcement scolaire, j’ai imposé un rythme chaque matin le réveil c’est à 7h, pas d’écran avant 18h. C’est un peu dur, je l’admets, mais nécessaire », explique Pascal Tsogo, père de deux collégiens. D’autres parents préfèrent une transition plus douce, pour éviter les tensions. « On a instauré des journées sans écran. Le mercredi et le samedi, pas de télévision pour les plus petits du primaire, pas de téléphone pour les plus grands du secondaire.
À la place, j’organise une sortie en famille pour qu’ils s’habituent progressivement », raconte Odile Mendouga. Mais beaucoup attendent la dernière semaine pour poser un cadre clair. Cette méthode de dernière minute semble bien plus répandue qu’on ne le pense. Fatigués par le rythme de l’année, nombre de parents ont préféré relâcher la pression pendant les vacances. « On voulait juste souffler un peu. Mais la rentrée ne pardonne pas. Avec la reprise des cours, j’espère que les nouvelles règles seront respectées. Je sais que ce ne sera pas facile, mais ils vont s’adapter », dit Joëlle.
Le compte à rebours est lancé. Entre les feuilles à couvrir et les cartables à remplir, les familles réapprennent à cadrer, même si c’est au pied du mur. Pour les écrans, comme pour le reste, chacun fait comme il peut. Mais tous espèrent une chose, que les bonnes habitudes, même tardives, tiennent jusqu’à la prochaine trêve scolaire.