À Yaoundé, le taxi, moyen de transport urbain le plus accessible, s’apparente parfois à une épreuve pour les usagers. Entre surcharge humaine, odeurs suffocantes et conditions d’hygiène douteuses, embarquer à bord, relève souvent du parcours du combattant.
Dès les premières heures de la journée, les véhicules jaunes, parfois en mauvais état, s’alignent le long des axes principaux. À l’intérieur, les passagers s’entassent : trois à l’arrière, deux à l’avant, parfois même quatre à l’arrière dans les heures de pointe. « Je suis souvent coincée entre deux personnes, impossible de bouger, et le chauffeur roule sans se soucier du confort.
Parfois ils te mettent devant avec une personne ayant une forte corpulence outre que la vôtre. Ce qui crée un malaise insupportable. La suer, mélangée aux odeurs », confie Nathalie, habituée du trajet Mvog-Mbi – Mokolo. Mais au-delà de la surcharge, c’est l’état des véhicules qui pose problème. Sièges déchirés, odeurs de carburant, vitres bloquées, tableaux de bord délabrés et parfois même présence de cafards sous les sièges.
Les passagers doivent composer avec un environnement peu hygiénique. « Une fois, j’ai dû m’asseoir sur un sachet pour éviter de salir mes vêtements. Certains taximen sont vraiment très sales. Ils ne prennent pas en compte l’hygiène de leur véhicule et je pense que c’est un sérieux problème que les gens négligent. Eux leur état déplorable. Ils dégagent parfois de mauvaise odeur, ce qui met mal à l’aise les clients, surtout ceux qui sont assis à la cabine ». Car de là quelqu’un peut en sortir avec une maladie », se lamente Albert, comptable.
L’ambiance à bord est rarement reposante. Musique assourdissante, disputes entre clients et chauffeurs, arrêt brusque à chaque client potentiel, les trajets sont marqués par le bruit et le stress. Malgré les nombreuses plaintes des usagers, les règles de confort et de sécurité sont rarement respectées. « Vraiment ce n’est pas souvent évident.
Il y a des chauffeurs qui sont insolents. Il oublie que les passagers sont des clients, que c’est une faveur qu’il fait. Pourtant on le paie à la fin du trajet, par conséquent il doit tout faire pour que le passager soit à l’aise. Un jour par exemple, j’avais payé plus que le tarif, sur un petit trajet.
Il a quand même essayé de me « bâcher », j’ai refusé et il m’a demandé de descendre et d’acheter ma propre voiture », raconte Marie-Christine, étudiante. En attendant une véritable régulation du secteur, les populations continuent de monter à bord, résignées, faute d’alternatives viables. Pour beaucoup, le taxi reste un mal nécessaire.