Formateur à l’atelier de distribution cinématographique du village du festival Écrans Noirs, Sylvain Foppa s’est confié sur son métier et sur les enjeux de ce secteur encore fragile en Afrique.
« Si j’étais un film, je serais Un prince à New York », glisse en souriant Sylvain Foppa. À 31 ans, ce jeune Camerounais est déjà un acteur incontournable de l’industrie cinématographique. Responsable de la distribution des films pour la société Pathé Touch Afrique en Afrique subsaharienne, il travaille à faire rayonner les œuvres sur les écrans du continent.
Son métier consiste à donner vie aux films au-delà du tournage. « La distribution, c’est promouvoir les films afin de les vendre », explique-t-il. Un travail de l’ombre qui demande rigueur et créativité. Ses journées sont rythmées par des lectures de scénarios, des analyses de marché et des calculs stratégiques. « Nos journées, ce sont des appels avec les salles de cinéma, les diffuseurs, les plateformes.
On cherche à positionner le film, à lui donner une visibilité, pour qu’il trouve son public », détaille-t-il. Cette année, le festival a choisi comme thème : « Les défis de la distribution du cinéma africain sur et en dehors du continent ». Un sujet qui résonne particulièrement pour Sylvain Foppa. Selon lui, le principal frein est l’absence de distributeurs locaux dans les pays d’Afrique francophone. « On a surtout des distributeurs étrangers qui opèrent dans la sous-région.
Pour avancer, il faut d’abord créer des structures locales, former des professionnels capables de porter nos films. C’est la première étape, avant de régler les autres problèmes », insiste-t-il. Entre passion et engagement, Sylvain Foppa se dessine ainsi comme l’un de ces bâtisseurs dont le cinéma africain a besoin pour conquérir ses propres écrans… et au-delà.