Dans un communiqué rendu public le 31 août 2025, le Bureau Exécutif National du Syndicat National des Enseignants du Supérieur a annoncé une série de mesures fortes pour protester contre le mépris qu’afficheraient les autorités à l’égard des enseignants du supérieur.
Parmi ces mesures figure une décision lourde de consequences: la cessation des activités liées à la tenue de jurys de toutes les soutenances prévues du 15 au 29 septembre 2025 dans l’ensemble des universités d’État. Cette suspension, loin d’être un geste symbolique, constitue un acte stratégique de blocage ciblé.
Le BEN-SYNES entend ainsi dénoncer non seulement l’indifférence du gouvernement face à ses revendications, mais aussi l’absence totale de concertation autour des réformes en cours dans le secteur de l’enseignement supérieur.
Le communiqué souligne notamment que la demande d’audience adressée au Président de la République depuis le 20 janvier 2025 est restée sans réponse, malgré les propositions concrètes soumises par le syndicat pour améliorer le système universitaire. Parmi celles-ci: la valorisation des résultats de la recherche, la régularisation des inscriptions en thèse, la tenue effective du fichier national des thèses et le règlement de la dette académique.
C’est donc dans un contexte de frustration accumulée et de non-respect des engagements de l’État que le BEN-SYNES a décidé de passer à l’action. En plus du gel des soutenances, le syndicat appelle à une grève générale à compter du 6 octobre 2025, avec une cessation totale des activités dans toutes les universités d’État.
En amont, les enseignants sont également invités à boycotter les évaluations et les réunions institutionnelles prévues entre le 30 septembre et le 5 octobre. La suspension des soutenances, en particulier, aura un impact direct sur les étudiants en fin de cycle, retardant potentiellement l’obtention de leurs diplômes et compromettant leur insertion professionnelle.
Mais pour le SYNES, cette mesure est un mal nécessaire, visant à rappeler que le bon fonctionnement de l’université dépend d’abord du respect de ses acteurs fondamentaux: les enseignants-chercheurs.
Dans le communiqué signé par la Secrétaire Générale du BEN-SYNES, Professeure Wogaing Fotso Jeannette, le syndicat regrette d’avoir appris par les réseaux sociaux que des mesures ont été prises par les autorités sans consultation, et constate l’inexécution totale des promesses faites, notamment le paiement de la dette académique et de l’allocation spéciale pour la recherche.
Au-delà de la défense de leurs droits, les enseignants se positionnent comme des acteurs soucieux de l’avenir national, en soulignant également leur inquiétude face au déroulement du processus électoral à venir. Le BEN-SYNES affirme suivre de près la situation politique du pays, partageant les inquiétudes de la population, et se dit toujours disponible pour le dialogue.
Mais à défaut d’un signal fort de la part des autorités, les amphithéâtres resteront vides et les salles de soutenance silencieuses, à partir de la mi-septembre. Le SYNES semble déterminé à faire entendre sa voix, quitte à perturber le fonctionnement du système universitaire, pour rappeler que sans respect et sans écoute, il ne saurait y avoir de paix sociale durable dans l’enseignement supérieur.