Ces produits artisanaux séduisent les clients par leur beauté, tout en assurant des revenus vitaux à de nombreuses familles.
Sur les trottoirs et dans les échoppes du quartier de l’immeuble T. Bella, les sculptures en bois attirent les regards. Lions, voitures miniatures, plateaux, guitares ou encore porte-clés sont méticuleusement exposés. Amadou O, 65 ans, exerce ce métier depuis plus de quatre décennies. Armé de sa brosse à cirage, il s’affaire à entretenir ses œuvres. « Les prix varient selon la taille et la complexité. Un petit objet peut coûter 500 F, alors que les grandes pièces vont au-delà de 5000 F », explique-t-il. Le commerce est irrégulier mais reste rentable. Fabien J, un autre vendeur, témoigne : « Parfois je fais 50.000 F par jour. Cela me permet de couvrir mes besoins et ceux de ma famille. »
Les périodes de vacances scolaires sont les plus lucratives, même si certains clients achètent spontanément, séduits par l’esthétique des pièces exposées. En amont de cette chaîne, les fabricants sont installés du côté de au lieu-dit Intendance, dans une zone marécageuse transformée en pôle de production. Entre bruits de machines et poussières de bois, de jeunes artisans façonnent les commandes. « Les revendeurs viennent directement nous voir. On fixe les prix selon les matériaux, le temps de travail et la complexité des pièces », explique Emile E, sculpteur. Une fois prêtes, les œuvres prennent la route pour rejoindre les comptoirs de vente, où elles deviendront, pour certains, sources de subsistance.