Jadis haut lieux d’activité, ils se réinventent tant bien que mal pour survivre dans un secteur en perte de vitesse.
Il est 11h, le samedi 18 octobre 2025, au quartier Damas à Yaoundé. Dans un petit salon aux murs couverts de posters de coiffures sophistiquées, Marie, coiffeuse depuis 15 ans, regarde son téléphone. Depuis le matin, aucun client n’a franchi la porte. « Avant, à cette heure-ci, j’avais déjà au moins deux ou trois clientes. Aujourd’hui, parfois, je peux passer toute une journée sans coiffer une tête », confie-t-elle, résignée.
Le constat est quasi-généralisé dans la ville : les salons de coiffure ne font plus le plein comme avant. Une tendance qui s’est installée progressivement, mais qui devient alarmante pour de nombreux professionnels. La principale responsable de cette baisse d’activité ? La perruque, devenue en quelques années un incontournable de la routine capillaire des femmes camerounaises.
Facile à porter, économique sur le long terme, stylée et rapide à changer selon les envies, elle a complètement changé la donne. Résultat : les coiffures traditionnelles comme les tresses, les vanilles, les nattes collées ou encore les coiffures afro ont de moins en moins la cote. Et ce sont les salons qui paient le prix. Pour les professionnels du secteur, la situation est préoccupante. Beaucoup rapportent une chute de plus de 50% de leur chiffre d’affaires en quelques années.
« Avant, je pouvais faire jusqu’à 8 à 10 clientes par jour, surtout en fin de semaine. Maintenant, c’est à peine si je coiffe trois têtes. Le pire, c’est que même quand elles viennent, c’est juste pour poser une perruque ou faire un brushing rapide », déplore Mireille, propriétaire d’un salon.