En 1994, le Rwanda sombre dans l’un des pires drames du 20ᵉ siècle. En l’espace de cent jours, environ un million de Tutsis et de Hutus sont massacrés à travers le pays.
Paul Rusesabagina n’était pas un soldat. Il dirigeait simplement l’Hôtel des Mille Collines, établissement quatre étoiles de la capitale rwandaise. Un homme ordinaire, soucieux de son travail, marié à une femme tutsie, Tatiana. Mais quand le génocide éclata, son hôtel se transforma en forteresse. Les clients habituels (diplomates, hommes d’affaires) furent remplacés par des familles en fuite, des enfants hagards, des blessés qui cherchaient à échapper aux milices. Sans armes ni uniforme, Paul usa de ce qu’il avait : des mots, des relations, des pots-de-vin. Il négociait avec les tueurs, téléphonait aux officiers, soudoyait pour obtenir un peu d’eau, un peu de répit. Chaque jour, il risquait sa vie pour protéger plus d’un millier de réfugiés tutsis et hutus modérés, entassés dans les couloirs de l’hôtel.
Et tandis que les balles sifflaient au-dehors, il s’obstinait à maintenir les apparences d’un lieu civilisé (nappes dressées, personnel en uniforme) comme si cela pouvait encore retenir le chaos. Il parvient, lui seul à retarder plusieurs assauts et à assurer la survie des réfugiés, malgré le manque d’eau, de nourriture et de protection. Le film Hôtel Rwanda, réalisé en 2004 par Terry George, revient sur ces événements. Il met en scène l’acteur Don Cheadle dans le rôle principal et rend hommage à la résistance de cet homme ordinaire face à la guerre. Le long-métrage a contribué à faire connaître au grand public la réalité du génocide rwandais, alors souvent minimisée ou ignorée par la communauté internationale.