Elèves de la maternelle au secondaire reprennent le chemin de l’école ce lundi 8 septembre 2025. Cette rentrée s’effectue dans une capitale paralysée par les embouteillages, une contrainte supplémentaire avec laquelle parents, enseignants et enfants devront désormais composer.
Texaco Omnisports, 6 heures du matin. « 200 francs carrefour Ceper, 400 francs lycée Leclerc, 500 francs Cetic de Ngoa-Ekellé ! » scandent les passagers. Mais les taximen, eux, refusent catégoriquement ces destinations. La cause : l’axe qui dessert ces établissements est complètement saturé, coincé entre files de véhicules et engins de chantier. Impossible de parcourir la capitale sans croiser un bouchon.
Depuis le mois d’août, Yaoundé vit au rythme des bulldozers et des routes barrées. La réfection des principaux axes routiers, bien que nécessaire, a drastiquement réduit la fluidité de la circulation. Ce lundi matin, les voitures s’allongent sur plusieurs kilomètres.
« Je connais l’heure à laquelle je prends mon taxi, mais avec ces embouteillages, honnêtement, je ne sais plus quand j’arriverai à l’école », confie Zoa A., élève du lycée d’Elig-Essono. Même constat chez Alain Tchoumi, parent d’élève : « Même en sortant plus tôt, on reste coincés. ». Sur l’axe Total Ngousso-Mobile Omnisports, la situation est encore pire : la circulation est totalement à l’arrêt.
Face à cette paralysie, une marée d’élèves a choisi de descendre des véhicules pour parcourir le reste du trajet à pied. « J’ai préféré marcher afin de traverser cette zone bloquée. En fonction de ce que je verrai devant, je déciderai de reprendre un taxi ou de continuer à pied », raconte Boyomo Jean, élève du Lycée bilingue.
Les familles s’adaptent
Pour les parents, une réorganisation s’impose. Dans la famille Mbida, les aînés accompagnent les plus jeunes, et les départs se font dès l’aube. « J’ai déjà défini qui accompagne qui et à quelle heure. Le plus important, c’est de se coucher tôt pour se lever sans fatigue », explique Grâce Mbida, mère de quatre enfants. D’autres ménages misent sur les mototaxis, plus aptes à circuler dans les ruelles étroites.
« J’ai discuté avec un moto-taximan du quartier. Il viendra chercher mes enfants chaque matin et les ramènera le soir », confie Jeanne Akono, mère de deux collégiens à Coron. Pour certains, la solution a été plus radicale : rapprocher l’école du domicile. À Ngousso, Emmanuel Bolo a choisi une école située à dix minutes de marche pour son fils. « C’est moins prestigieux que son ancien établissement, mais au moins, il sera à l’heure », justifie-t-il.
Une rentrée sous contraintes
Cette rentrée scolaire, placée sous le signe des travaux routiers, oblige donc chacun à faire preuve de patience, d’ingéniosité et de sacrifices. Malgré les difficultés, parents, élèves et enseignants s’organisent pour préserver l’essentiel : permettre aux enfants d’arriver en classe dans les meilleures conditions possibles.