Une semaine après leurs premiers pas à l’école, certains enfants s’adapatent au nouvel environnement pour d’autres, c’est une autre paire de manche.
« Maman, je veux rentrer! » Lundi 15 septembre, au surlendemain de la rentrée scolaire officielle au Cameroun, la petite Naëlle, s’accroche en larmes à la jambe de sa mère devant les grilles du Centre Éducatif Montessori à Bastos. C’est sa toute première fois à l’école, et comme elle, des milliers d’enfants ont découvert cette année l’univers encore inconnu des bancs scolaires.
Vêtue de rouge, cartable au dos, elle ressemble à un petit Chaperon rouge déposé malgré elle dans une forêt d’inconnus, où les cris, les visages nouveaux et les séparations avec maman chaque matin ont, pour l’instant, pris la forme du grand méchant loup. Une semaine plus tard, le tableau est déjà bien différent.
Si les premiers jours ont été marqués par des pleurs, la plupart des tout-petits commencent à s’adapter à ce nouvel environnement. Au Centre Éducatif Montessori de Bastos, les éducatrices parlent d’une nette amélioration dès le troisième jour. « Les enfants reconnaissent déjà leur salle, leur maîtresse, leur place.
Certains nous font des câlins à l’arrivée, d’autres arrivent en courant. C’est très encourageant », raconte Michelle Souga, une enseignante de la section baby. Derrière cette évolution, un travail minutieux d’accueil et de rassurance est fait. Durant toute la semaine, les maîtresses ont usé de patience, de douceur et de stratégies bien rodées: jeux d’introduction, chants collectifs, lectures animées et activités sensorielles.
L’objectif: transformer l’inconnu en routine. « On commence par habituer les enfants à la répétition. Chaque matin il y’a la chanson de bienvenue, le lavage des mains, le goûter du matin… Tout cela sécurise l’enfant. Il comprend que les choses se répètent, qu’il est attendu, et qu’il est en sécurité », explique Maurice NchoubaNchoubo, le directeur de l’établissement.
Même les enfants les plus réticents montrent des signes positifs. Certains, qui ne décrochaient pas un mot lundi, chantent déjà en chœur ce 15 septembre. « Il y a des petits changements tous les jours. L’un d’eux pleurait non-stop en début de semaine », explique une maîtresse de la section baby sous anonymat.
L’heure est donc à l’optimisme. Les petits Chaperons rouges ont bien compris que derrière la porte de la classe, il n’y avait finalement pas de loup… mais des histoires, des crayons de couleur, des copains, et des adultes bienveillants pour les guider.