Dans les couloirs des lycées, il y a une catégorie d’élèves qu’on reconnaît rapidement: les redoublants qui pensent tout connaître. Ils n’ont pas passé la classe, mais se présentent comme les maîtres du terrain.
À peine la rentrée entamée, certains affichent déjà une posture hautaine: « Je ne copie pas, j’ai déjà fait ça l’année dernière », lancent-ils avec suffisance, comme pour rappeler qu’ils ont un coup d’avance. Mais derrière cette façade d’assurance, se cache souvent une arrogance mal placée. Ils interrompent les cours, devancent les explications des enseignants, ricanent quand un “nouveau” pose une question.
Pire, ils tentent parfois de frustrer les nouveaux venus, les faisant passer pour lents ou naïfs. Tout devient sujet à comparaison: « L’année passée, on faisait mieux », ou encore « Ce prof, je le connais déjà par cœur. » Cette attitude, loin d’être anodine, crée un climat de malaise dans certaines classes.
Les nouveaux élèves se sentent rabaissés, hésitent à s’exprimer, et finissent par se refermer. Quant aux enseignants, ils doivent sans cesse recadrer ces redoublants en quête de domination, ce qui perturbe l’harmonie de la classe. Redoubler devrait être une chance de se rattraper, de grandir avec humilité.
Mais pour certains, c’est devenu un moyen de se donner de l’importance aux dépens des autres. Or, connaître un programme ne garantit ni la maturité, ni la réussite future. Au lieu de fanfaronner, ces élèves gagneraient à tirer des leçons de leur échec.
Car le lycée n’est pas une scène de revanche, mais un espace d’apprentissage où chacun mérite respect, quel que soit son niveau.