Derrière l’élégance affichée sur les campus, se cache une réalité moins reluisante. Pour faire face aux charges académiques et au coût de la vie, de nombreux étudiants et étudiantes recourent à leur pouvoir de séduction comme monnaie d’échange.
« Ce n’est pas un péché d’utiliser ce que l’on a », lance Sandra, 22 ans. L’étudiante toujours vêtue avec soin, affirme que sa beauté est une ressource : « Mes parents ne peuvent pas m’offrir un certain confort. Grâce à un ami généreux, je règle mes frais de scolarité et je profite d’une vie plus douce. » À l’opposé, Mireille, 26 ans, n’en parle qu’à voix basse.
Orpheline de père, issue d’une famille modeste, elle dit avoir cédé par nécessité : « Quand tu dois payer tes études, ton loyer et même manger, tu n’as pas toujours le choix. Ce n’est pas par envie, c’est par obligation. » Ici, la séduction n’est pas un luxe, mais une stratégie de survie.
Le phénomène ne concerne pas que les filles. Yannick, étudiant en philosophie, confie : « J’ai une amie beaucoup plus âgée qui m’aide financièrement. Elle aime ma compagnie, moi j’aime ce qu’il y a dans ses poches. Ce n’est pas de l’amour, mais chacun y trouve son compte. » un discours que partage Rodrigue, 28 ans : « Les femmes mûres aiment la fraîcheur. Moi, je joue de mon physique.
Grâce à ça, je couvre mon loyer, mes sorties et j’envoie même un peu d’argent à mes parents. Bon ils ne savent pas comment je fais pour avoir ces sous, mais ils ne posent pas de question et ça m’arrange. » Chez ces jeunes hommes, le charme devient alors une forme de travail parallèle.
Entre utilisation des bienfaits de la nature et contrainte imposée par la pauvreté, ces témoignages révèlent une même fragilité : la précarité étudiante. Faute de bourses suffisantes, d’emplois adaptés ou de soutien familial, certains transforment leur corps en ressource économique.
Psychologues et sociologues alertent sur les risques : perte d’estime de soi, dépendance affective et financière, exposition aux abus. Mais pour beaucoup de jeunes, la priorité reste simple : survivre, coûte que coûte.