Le 2 août dernier à Yaoundé, le concours « Forêts volées, Voix éveillées » a récompensé Engelbert Zang et Benito Muh. À travers leurs dessins, ils ont su illustrer les impacts de l’exploitation illégale des forêts, notamment la déforestation, tout en interpellant sur les enjeux de la justice foncière.
Le concours organisé par Climate Life Movement dans le cadre du projet Forêts volées, voix éveillées soutenu par le putlizer center, vise à sensibiliser sur les enjeux liés à l’exploitation illégale des forêts et à encourager un éveil collectif autour des défis environnementaux. L’événement a aussi été rythmé par des performances artistiques : théâtre, slam. Ainsi qu’une conférence thématique permettant d’approfondir la compréhension des enjeux fonciers et forestiers. « Nous sommes tous des activistes, nous devons dénoncer pour que les voix s’éveillent, et c’est ce que je fais à travers mes œuvres », explique le gagnant du premier prix, Engelbert Zang. En croisant le trait du crayon à la voix de l’engagement, « Forêts volées, Voix éveillées » rappelle que l’art peut être une arme pacifique et puissante.
Quand les arbres tombent en silence, les artistes, eux, font du bruit. Et ce bruit, aujourd’hui plus que jamais, mérite d’être entendu. À travers leurs œuvres, les participants devaient représenter la souffrance de la terre, illustrer les impacts de l’exploitation illégale des forêts et questionner la justice foncière. « L’idée est de montrer que même l’art peut contribuer à la protection de l’environnement », explique Erica Kuissi, modératrice de l’évènement. Le premier prix a été décerné à Engelbert Zang Manga, dessinateur caricaturiste, tandis que le second a été attribué à Benito Muh, élève en classe de terminale.
« Je suis très content, c’est la première fois que je gagne un prix. Mon dessin représente la déforestation dans une communauté locale où les autorités viennent couper les arbres sans le consentement des habitants », confie Benito.Dans les pays du bassin du Congo, dont fait partie le Cameroun, la déforestation massive et l’exploitation illégale du bois continuent de faire des ravages.
Cette situation aggrave les inégalités sociales et prive les peuples autochtones ainsi que les communautés locales de leurs terres ancestrales, qui représentent bien plus qu’un simple territoire : une identité, une source de vie, un héritage. C’est pour donner une voix à ces réalités trop souvent ignorées qu’est né le concours de dessin « Forêts volées, Voix éveillées », récemment lancé sur les réseaux sociaux et destiné aux artistes engagés. Le 2 août 2025, les lauréats ont été récompensés lors de l’événement.