Il partage le prix Nobel d’économie 2025 avec les chercheurs Joel Mokyr et Peter Howitt.
« Le prix de cette année concerne la création et la destruction. » En annonçant les lauréats du prix Nobel d’économie 2025, le président de la Fondation Nobel a résumé l’esprit de la récompense : célébrer ceux qui ont éclairé les mécanismes du progrès. Le Français Philippe Aghion, professeur au Collège de France et à la London School of Economics, partage la distinction avec l’Américano-Israélien Joel Mokyr et le Canadien Peter Howitt.
Le trio est récompensé pour ses travaux sur l’impact des nouvelles technologies sur la croissance économique, un thème au cœur des mutations contemporaines. Mokyr, historien de l’économie, a mis en lumière les conditions historiques du développement durable par l’innovation. Aghion et Howitt, eux, ont conceptualisé la fameuse « destruction créatrice », ce processus par lequel l’arrivée d’un produit ou d’une idée nouvelle balaie les anciennes, renouvelant ainsi l’économie.
« Leurs recherches nous rappellent que le progrès n’est jamais acquis », a expliqué la professeure Kerstin Enflo, membre du comité Nobel. « La croissance durable dépend d’une société ouverte au changement. » Pour Philippe Aghion, 69 ans, cette consécration marque l’aboutissement d’un parcours intellectuel mondialement salué. Depuis plus de trente ans, l’économiste français interroge le lien entre innovation, inégalités et dynamisme social, plaidant pour un capitalisme fondé sur la recherche et la connaissance.
Cette année encore, la sélection illustre la domination anglo-saxonne du Nobel : plus de 60 % des lauréats sont américains. En lice figuraient notamment Gabriel Zucman, spécialiste de la fiscalité des ultrariches, ou encore la Belge Marianne Bertrand, experte des discriminations économiques. Créé en 1969 par la Banque centrale suédoise « à la mémoire d’Alfred Nobel », ce prix d’économie parfois qualifié de « faux Nobel » s’est imposé comme l’une des distinctions les plus prestigieuses de la discipline.
Il vient rappeler que, dans un monde bouleversé par les crises technologiques et environnementales, comprendre la croissance reste plus que jamais une nécessité.