Comme prévu par le Conseil électoral d’ELECAM, la campagne présidentielle s’est officiellement ouverte le 27 septembre 2025. Les douze candidats en lice ont chacun choisi un lieu symbolique pour donner le coup d’envoi.
Au départ, ils étaient 83 à rêver de la magistrature suprême. Après examen, ELECAM n’en a retenu que 13. Mais le matin du 27 septembre 2025, jour de l’ouverture de la campagne, un premier ralliement a rebattu les cartes : Ateki Seta Caxton, candidat du Parti de l’Alliance Libérale, s’est désisté en faveur de Bello Bouba Maïgari (UNDP). Ils sont donc onze en course pour le scrutin du 12 octobre.
Les territoires du lancement
Chaque candidat a misé sur un lieu fort. À Yaoundé, le RDPC a mobilisé ses militants sur l’esplanade de l’hôtel de ville pour le lancement de la campagne de Paul Biya, en présence de Jean Nkuété, secrétaire général du comité central. Le parti a parallèlement décliné des cérémonies régionales dans l’Est, l’Ouest, le Littoral, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest.
Toujours dans la capitale, Tomaïno Ndam Njoya (UDC) a choisi l’esplanade du stade Omnisports Ahmadou Ahidjo pour rassembler ses partisans. À Douala, Jacques Bouhga Hagbe (MCNC) est revenu sur ses terres d’enfance, la Cité SIC, tandis que Serge Espoir Matomba (PURS) a préféré Ndikiniméki, symbole de proximité populaire. Dans le Nord-Ouest, Joshua Osih (SDF) a marqué les esprits en lançant sa campagne à Bamenda, berceau du parti. Il y a déposé une gerbe à Liberty Square en hommage au fondateur Ni John Fru Ndi, avant de tenir un meeting à Commercial Avenue.
Au même moment, le RDPC tenait sa cérémonie régionale à Bamenda Congress Hall sous la présidence de Philemon Yang. Dans le Sud-Ouest, Akere Muna (UNIVERS) a lancé sa campagne à Tiko, promettant une « Nouvelle République », pendant que le RDPC se rassemblait à Buea autour du Premier ministre Joseph Dion Ngute. Au Nord, Samuel Hiram Iyodi (FDC) a réuni ses militants à Garoua, au stade Wouro Hourso, sous le slogan : « C’est notre moment ». Certains ont préféré attendre le lendemain, 28 septembre 2025.
Notamment Cabral Libii (PCRN) a choisi de déposer ses valises dans la Ville d’Edea pour prêcher l’« alternative citoyenne ». Autre meeting important de la journée : celui de Bello Bouba Maïgari (UNDP) à Youpwé, dans la ville de Douala. Quant à Issa Tchiroma Bakary, candidat du FSNC, il affûte ses armes pour une campagne réussie. Son équipe de communication promet de rendre public le programme du candidat très prochainement.
Les mots et les symboles
La bataille ne se joue pas seulement sur les lieux, mais aussi sur les mots. Le RDPC met en avant le slogan de « Grandeur et espérance » pour Paul Biya. Jacques Bouhga Hagbe, du MCNC, a quant à lui lancé sa campagne en se proclamant « candidat de l’espoir ». Pierre Kwemo (UMS) se présente, de son côté, comme « le candidat du peuple et de l’espérance ».
Akere Muna (UNIVERS) préfère développer un programme structuré autour de huit piliers : gouvernance, économie, services publics, sécurité, paix, démocratie, lutte contre la corruption et réconciliation nationale, rassemblés sous la bannière « Vers la Nouvelle République ». Les thèmes convergent : emploi, jeunesse, pouvoir d’achat, unité nationale, crise anglophone. Mais chacun tente de se singulariser : la continuité pour Paul Biya, l’alternative citoyenne pour Cabral Libii, la réconciliation pour Akere Muna, l’espoir et le renouveau pour Matomba et Bouhga Hagbe.
La présidentielle de 2025 se jouera certes dans les urnes le 12 octobre prochain, mais aussi dans les récits que chaque candidat saura imposer. Entre espoir, continuité, réconciliation et renouveau, la compétition est bel et bien lancée.