Sur les réseaux sociaux, le miracle est à portée de clic. Votre ami(e) d’hier – celui qui postait des photos de beignets ou de son nouveau look – vous écrit aujourd’hui pour vous parler d’un marabout béninois capable de multiplier vos 5 000 F en 500 000 F. Sans effort, sans job, juste un petit sacrifice. Et le piège est tendu.
Bienvenue dans l’univers des porte-monnaie magiques, ces arnaques numériques qui prospèrent sur la crédulité, la précarité et l’obsession de l’argent facile. Le schéma est bien rodé : pirater un compte, publier des messages mystico-financiers, puis appâter les contacts avec des captures d’écran de transferts miraculeux.
L’argent coule, dit-on. Mais chut, les conditions d’usage restent floues, parfois occultes. « Tu ne dois pas dépenser avant minuit », « Ne donne pas à quelqu’un », « Ne pose pas de question ». Bref, quand l’argent devient zombie, les règles sont surnaturelles. Et pourtant, des esprits faibles tombent. En silence.
Parce qu’à force de voir des billets s’afficher, même le bon sens se laisse hypnotiser. Surtout quand on a faim, ou que le loyer presse. Mais derrière ce soi-disant pactole se cache une double misère : celle d’avoir cru, et celle d’avoir perdu. L’argent bien réel qu’on envoie pour activer le fameux « rituel » finit toujours dans la poche d’un vrai escroc.
Ou pire, d’un réseau bien organisé. Méfions-nous du surnaturel en ligne. Si nos économies doivent se multiplier, que ce soit à travers un travail honnête, pas via un compte piraté et des incantations douteuses.