À l’ère où le smartphone fait office d’appareil photo, la photographie semble séduire les jeunes Camerounais. Si certains y voient un simple passe-temps, d’autres en font une passion ou même un projet de carrière, soutenu par l’existence de formations spécialisées.
Un appareil photo en bandoulière, Charles Mbida, photographe amateur, ne se sépare jamais de son Canon d’occasion. « Au début, je prenais juste des photos de la nature et du paysage en photo pour le plaisir, mais aujourd’hui il arrive que je couvre des anniversaires et même des petits mariages », raconte-t-il. Pour lui, la photographie est devenue bien plus qu’un loisir : c’est un métier qu’il envisage à long terme. Pour beaucoup de jeunes Camerounais, la photo reste avant tout une manière de s’exprimer et de partager des instants de vie, notamment sur les réseaux sociaux.
Mais cette passion prend parfois une dimension professionnelle. Certains jeunes investissent dans du matériel, se forment et facturent leurs prestations, même en amateurisme : « La photographie nourrit son homme si on sait se vendre », affirme, Ngoumtsa Claude, photographe rattaché à la Beac Centrale. À l’inverse, d’autres considèrent la photo comme une activité secondaire, presque inutile en dehors des réseaux sociaux. « Avec un bon smartphone, on peut tout faire, pas besoin de dépenser pour un photographe » ajoute Jacques Albert Monty, expert en archivage.
Pourtant, la photographie au Cameroun ne se limite pas à une pratique amateure. Elle s’enseigne aussi. L’Institut des Beaux-Arts de Foumban propose par exemple un cursus en arts visuels avec une spécialisation en photographie. À Douala, Yaoundé et Bafoussam, plusieurs centres privés (comme Macacos Academy ou des studios-écoles) forment les jeunes aux techniques de cadrage, de lumière et de retouche.
Ainsi, la photo au Cameroun se vit à plusieurs vitesses : loisir pour les uns, passion dévorante pour d’autres, et profession sérieuse pour ceux qui choisissent d’en faire leur carrière. Les écoles et centres de formation ouvrent la voie à une nouvelle génération de photographes, appelés à transformer une simple passion en véritable industrie culturelle.