Portés par Julia Bongo lors de son mariage traditionnel, ces tresses réunies en chignon s’imposent désormais comme la coiffure qui « attire le mariage ».
Le mariage traditionnel de Julia Bongo a fait couler beaucoup d’encre. Et pourtant, ce n’est pas tant la robe, la dot ou la fête qui ont marqué les esprits, mais bien… sa coiffure. En ce jour symbolique, la jeune femme a choisi d’arborer des Patewo braids, un chignon tressé avec ses cheveux naturels, relevé avec majesté et accompagné de deux mèches libres surnommées « tape-moi-l’œil ». Un choix à contre-courant, dans un univers nuptial souvent dominé par les longues perruques et les greffes interminables.
Il faut le dire : personne ne s’y attendait. Tout le monde pensait voir Julia Bongo, issue d’une famille très aisée congolaise, briller dans une perruque de luxe ou une greffe qui touche presque les pieds. Elle en avait largement les moyens, et elle-même l’avait envisagé. « Au départ, je voulais me marier avec une perruque », a-t-elle reconnu. Mais sa mère lui a soufflé une autre idée : « Tu as de beaux cheveux, pourquoi ne pas miser sur ton naturel ? » C’est ainsi qu’est né le chignon de Patewo, réinterprété et adopté par la mariée.
L’ironie, c’est que ce style n’a rien de nouveau. Chaque jeune fille l’a déjà porté dans son enfance, souvent imposé par les mamans ou les tatas coiffeuses du quartier. D’un look d’écolière, il est devenu une couronne nuptiale, à la fois authentique, simple et profondément culturel. La surprise a été totale, mais l’adhésion immédiate : les images du mariage ont suffi pour propulser les Patewo au rang de coiffure star des cérémonies traditionnelles. Depuis, la coiffure est devenue virale. Les salons de coiffure enregistrent une vague de demandes, et les futures mariées en font désormais un choix privilégié.
Elles s’orientent désormais vers cette coiffure naturelle, séduites par l’idée qu’elle consacre l’union avec grâce et authenticité. Mais le plus drôle, c’est la tournure que le phénomène a prise en ligne : sur les réseaux sociaux, on a commencé à surnommer les Patewo « la coiffure qui donne le mariage ». Une blague devenue tendance, reprise par des célibataires qui, en arborant ce chignon, lancent avec humour : « Voilà la coiffure de Julia, que mon mari vienne maintenant ! » Derrière l’ironie, le symbole reste fort : porter les Patewo, c’est refuser l’artifice excessif, célébrer la beauté brute et affirmer son identité. Au-delà du mariage, beaucoup de jeunes femmes s’y convertissent aussi au quotidien, tout simplement parce qu’elles trouvent ça joli et léger.
Fatiguées des perruques subliminales ou des tresses interminables, elles retrouvent dans ce chignon une alternative pratique et élégante, qui met en valeur leur cheveu naturel. De coiffure d’enfance à coiffure sacrée, les Patewo braids rappellent qu’il n’y a pas besoin d’artifices pour briller. Julia Bongo l’a prouvé : l’élégance réside parfois dans la simplicité. Et c’est sans doute pour cela qu’on dit désormais que c’est la coiffure qui donne l’onction du mariage.