Dans de nombreuses cultures africaines, la frontière entre le monde visible et l’invisible n’a jamais été étanche. Ici, pas besoin d’un 31 octobre pour parler de fantômes ou d’âmes errantes. Les esprits font partie du quotidien, des conversations du soir, des traditions familiales. Les anciens racontent qu’ils se manifestent dans le vent, les rêves ou le regard d’un animal. Les cérémonies de deuil et les offrandes sont autant de façons d’entretenir ce lien avec l’au-delà. Alors, quand Halloween débarque avec ses costumes de zombies et ses décors de cimetières, beaucoup sourient. Certains trouvent la fête « folklorique », d’autres inutile, car la présence des esprits, ici, ne se joue pas sur une date du calendrier, mais dans la mémoire collective. Finalement, si Halloween amuse, elle ne surprend pas. En Afrique, les esprits n’attendent pas qu’on les invite : ils vivent déjà parmi nous, discrètement, dans les ombres, les songes… et parfois, dans le silence des soirs trop calmes.
































































