Sorti sur Netflix en 2019 et réalisé par Kenneth Gyang, ce film s’inspire de faits réels pour dévoiler les rouages d’un trafic qui brise des milliers de vies : la traite des femmes vers l’Europe. Le film suit le parcours d’une journaliste infiltrée dans ce milieu, jusqu’à un final glaçant.
L’histoire s’ouvre à Lagos. Oloturé, interprété par Sharon Ooja, journaliste d’investigation, reçoit une mission de sa rédaction : s’infiltrer dans un réseau de prostitution afin de recueillir des preuves sur le trafic. Sous une fausse identité, elle pénètre dans un quartier chaud de la ville et se rapproche de deux jeunes prostituées, Blessing et Linda qui ont un rêve commun : quitter le Nigeria pour une vie meilleure.
Oloturé découvre peu à peu le quotidien de ces deux femmes : racolage dans les rues, violence des clients, dettes écrasantes envers leurs “madames”. Les promesses d’Europe se paient au prix fort : l’endettement, l’exploitation sexuelle, et parfois la mort. Au fil de l’enquête, Oloturé prend conscience du rôle de certaines femmes dans le système : les “madames”, anciennes victimes devenues bourreaux.
La tension monte lorsque Blessing est retrouvée morte après avoir tenté de s’échapper. La perte de son amie bouleverse Oloturé, mais renforce sa détermination. Elle parvient à enregistrer des conversations compromettantes et à photographier des documents clés. Pourtant, ses supérieurs ne peuvent pas encore la retirer de l’opération. Les recruteurs annoncent un départ imminent.
Oloturé est forcée de suivre le groupe, avec d’autres filles, direction le Bénin, puis le Niger. Le voyage est éprouvant : trajets entassés dans des véhicules les unes sur les autres. Les nuits dans des repaires sordides. Faim. Soif. Peur. En route, certaines filles tombent malades, d’autres sont violées par les passeurs. À la frontière, Oloturé tente de s’échapper mais est rattrapée par les trafiquants.
Dans les dernières secondes, on la voit immobilisée, ses cris étouffés, avant que l’écran ne s’assombrisse. Le spectateur reste face à une réalité brutale : pour beaucoup de victimes, il n’y a jamais de retour.