Dans les quartiers et marchés de Yaoundé, ces petits engins contribuent à faire tourner l’économie quotidienne.
Dans le vacarme constant des marchés de Yaoundé, un bruit familier se distingue : celui des moulins à écraser. Discrets, mais essentiels, ils sont omniprésents dans les coins animés de la ville. Derrière ces machines, se cachent des hommes et femmes qui, au fil des années, ont su transformer un simple outil en véritable levier économique. Gérés pour la plupart par des particuliers, les moulins sont souvent installés dans les arrière-cours des maisons, ou dans des abris en tôle au sein des marchés.
Ils servent à broyer piment, tomate, arachide, maïs ou encore gingembre pour les ménagères et petits revendeurs. Le service est facturé à partir de 50 francs CFA, un tarif accessible qui varie en fonction de la quantité à moudre. Pour certains opérateurs, les journées sont longues, mais le rendement est relativement stable. « Je peux faire entre 5 000 et 15 000 francs par jour selon l’affluence », confie Paul, propriétaire d’un moulin au lieu-dit Terre Rouge. Au-delà de la rentabilité directe, les moulins participent activement à la chaîne de valeur alimentaire locale.
Ils permettent aux petits commerçants de valoriser leurs produits et aux familles de gagner du temps dans la préparation des repas. Dans un contexte économique tendu, ces engins restent une solution de proximité, à la fois pratique et rentable. Pour beaucoup de gérants, ils représentent la principale source de revenus.