On ne le dira jamais assez : nos modèles sociaux sont malades. Et le virus s’appelle corruption. À l’école, dans l’administration, au travail, dans les concours, même à l’église parfois tout semble infecté. La réussite n’est plus associée à l’intelligence ou à l’effort, mais à la capacité de tricher sans se faire prendre, de “placer quelqu’un”, de “donner un petit quelque chose”.
Le pire, ce n’est pas que la corruption existe. C’est qu’elle soit devenue un modèle. Un mode d’emploi. Un passage obligé. On l’enseigne indirectement : un père dit à son fils « la vie, c’est les relations », une mère glisse quelques billets dans le dossier de concours de sa fille. Et tout le monde ferme les yeux. Pendant ce temps, les jeunes, ceux qu’on appelle hypocritement « l’avenir du pays », observent et prennent des notes.
Ils voient que l’on admire celui qui a triché pour réussir, mais pas celui qui a échoué avec dignité. Ils comprennent vite que l’intégrité ne paie pas. Mais à force de banaliser la tricherie, que reste-t-il ? Des diplômes achetés, des postes usurpés, des décisions injustes. Une société désorganisée où le mérite est piétiné et le talent découragé.
Il est temps de dire stop. De dénoncer, de refuser, de montrer l’exemple, même en silence. Il est temps que les jeunes se lèvent avec une nouvelle ambition : réussir sans corrompre, gravir les échelons sans salir leurs mains. Parce qu’un pays où tout s’achète finit par tout perdre. À bas la corruption, et vive les modèles sains.