Le Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé a accueilli, le 1er septembre 2025, le lancement d’une formation en colposcopie inédite. Objectif : renforcer le dépistage et le traitement du cancer du col de l’utérus grâce à l’intelligence artificielle.
Présidée par le Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, la rencontre s’est tenue sous le thème « Cancer et Intelligence Artificielle : plus jamais une femme ne devrait être victime du cancer du col de l’utérus ». Fruit d’un partenariat avec les Hôpitaux universitaires de Genève, cette initiative mise sur les outils numériques pour améliorer la détection précoce d’un cancer qui reste la première cause de mortalité féminine en Afrique subsaharienne.
L’usage de l’intelligence artificielle permet notamment de repérer plus rapidement les lésions précancéreuses et d’optimiser la prise en charge des patientes. Les échanges ont porté sur l’identification de la zone de transformation du col, région la plus vulnérable, ainsi que sur la notion d’ectopie, fréquente chez les jeunes femmes, où des cellules internes migrent vers l’extérieur. Les spécialistes ont rappelé que le col se compose de deux tissus notamment l’épithélium glandulaire et l’épithélium malpighien dont la jonction constitue un site particulièrement exposé aux lésions. Le directeur du CHU, le Professeur Vincent de Paul Ndjientcheu, a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération internationale : « Le cancer du col de l’utérus reste l’une des principales causes de décès aujourd’hui.
Nous devons unir nos efforts pour inverser cette tendance. ». Depuis Brazzaville via une vidéoconférence, le Professeur Clautaire Itoua, gynécologue obstétricien, est revenu sur la pathogenèse du cancer du col, rappelant le rôle central du papillomavirus humain (HPV), responsable de la majorité des cas. Selon lui, seule une détection précoce peut briser la chaîne évolutive du virus vers le cancer. En misant à la fois sur la formation des praticiens et sur l’innovation technologique, ce partenariat entre Yaoundé et Genève ouvre une nouvelle ère d’espoir pour la santé féminine au Cameroun.