Sorti en 2021, ce roman de Mackenzi Lee explore la jeunesse de Loki, le dieu de la malice, et raconte comment il est devenu le personnage rusé et tourmenté que l’on connaît.
Le jeune Loki peine à trouver sa place à la cour d’Asgard. Entre un père trop sévère qui lui interdit l’apprentissage de la magie et un frère adulé de tous, il semble condamné à rester dans l’ombre. Sa seule lueur d’espoir vient de son amie Amora. Malheureusement, l’apprentie magicienne est bannie. Loki se retrouve seul face aux attentes d’Odin et aux murmures d’une prophétie : « un de ses fils trahira Asgard ».
Loki, conscient que le doigt pourrait bien se tourner vers lui, décide de fuir ce destin en se conformant aux ordres de son père. Mackenzi Lee s’attache à montrer un Loki adolescent frustré, prisonnier des récits qui le présentent comme « l’incarnation du mal ». Si Thor, son frère, est dépeint comme fort, courageux mais parfois naïf, Loki, lui compense ses « faiblesses physiques » par une intelligence et un sens de la stratégie remarquable. La première partie du roman se concentre sur les intrigues de la cour et les relations de pouvoir, où Loki apprend peu à peu à forger son identité.
Puis, quelques années plus tard, le récit nous emmène à Alfheim, où le jeune prince est confronté à des enjeux diplomatiques et politiques qui lui ouvrent les portes des Neuf Royaumes. Enfin, envoyé sur Terre, Loki doit faire face à une nouvelle réalité : privé de la plupart de ses pouvoirs magiques, il doit compter sur son intelligence et ses nouveaux compagnons, Mrs. Sharp, Gem et Theo Bell, pour naviguer dans Londres du 19e siècle et comprendre le monde des humains.
Si le roman connaît quelques faiblesses, notamment dans la description de Londres ou dans le traitement limité des thématiques LGBT+ et de la fluidité de genre, il brille en revanche lorsqu’il explore la dualité de Loki: son désir d’échapper à sa réputation de traître. À la fin du roman, Loki découvre qu’échapper à ce que tout le monde croit inévitable n’est pas chose facile, et que la route vers sa réputation de « méchant » est peut-être tracée depuis toujours.