Tous les mardis et samedis à Mballa 2, le centre Afro diction reçoit une trentaine d’enfants et d’adolescents pour des ateliers de poterie à ciel ouvert. Une activité facile, à la portée de tous et déconnectée des écrans.
Maëlle pousse le portail bleu d’AfroDICTION et entre dans la cour. Devant elle, plusieurs petits bâtiments encadrent un espace ouvert. Au centre de cette cour trône un grand arbre aux larges branches, dont l’ombre s’étend jusqu’aux chaises en plastique blanches disposées en demi-cercles. Juste devant un tableau improvisé sur le mur. C’est ici, entre un salon de coiffure et un call box à Mballa 2, que se déroule l’atelier de céramique. Il est un peu plus de 13h.
Une trentaine d’enfants et adolescents, âgés de 6 à 15 ans, participent à la séance de ce mardi. Leurs mains travaillent sur des morceaux d’argile placés sur de petites tables en plastique. Autour, quelques bassines d’eau et des outils de modelage rudimentaires. Maëlle se faufile entre les chaises, presque en courant, cherche une place libre et s’assoit rapidement, impatiente de rejoindre le groupe.
Initiés aux techniques de base du modelage, les enfants façonnent masques, bols, figurines ou formes imaginaires, guidés par Leïla, leur encadreur. Maëlle, 11 ans, découvre l’activité pour la première fois cette année. « Mes parents ne voulaient pas que je reste à la maison à ne rien faire. Et comme j’aime dessiner, ils m’ont inscrite ici », confie-t-elle, concentrée sur ce qui prend doucement la forme d’une petite main.
À AfroDICTION, l’objectif est simple : proposer une alternative ludique et créative aux vacances scolaires. « Ce genre d’atelier stimule l’imagination et la motricité. Notre objectif est de permettre aux enfants de développer un savoir-faire dans la poterie et à les aider à ressentir l’émotion qui naît lorsqu’on crée quelque chose de ses propres mains », souligne Leïla. Le lieu, à la fois centre culturel, espace d’ateliers, attire de plus en plus de jeunes vacanciers, tous les mardis et samedis. Fondé en 2017, AfroDICTION est un espace de création, autour des cultures africaines.
En dehors des vacances, le centre accueille des expositions, des projections de films, des conférences et divers ateliers. Mais pendant les congés scolaires, l’ambiance se mue en une fourmilière d’enfants curieux et de parents en quête d’activités utiles. « Les années précédentes, on avait à peine 10 enfants. En 2022 on n’avait même pas organisé d’ateliers pour les vacances. Aujourd’hui, on refuse du monde quand la limite des places est atteinte », explique Leïla.
Pour elle, cette affluence révèle une vraie soif d’alternatives à l’oisiveté pendant les vacances. Le coût reste accessible : 5000 FCFA pour les enfants, boisson comprise. Et les bienfaits ne se font pas attendre. « On sent que les enfants sont contents d’être ici. Ils repartent fiers, tout joyeux. Ma fille me demande même souvent de continuer à la rentrée.
Mais bon, je veux qu’elle reste concentrée », affirme une maman présente dans la cour, venue chercher sa fille, Anaïs. La petite fille de 10 ans repart, avec son cœur en céramique, déjà séché et cuit. Ici, pas besoin d’écran pour occuper les enfants : il suffit d’un bloc d’argile et d’un peu d’eau pour faire pousser des vocations.