Lors du colloque international des Écrans Noirs 2025, le Dr. Calvin Boris Yadia, enseignant à l’Université de Bamenda, a souligné que si producteurs et réalisateurs sont soutenus, la distribution reste le grand vide de la chaîne cinématographique au Cameroun.
Pour le Dr Calvin Boris Yadia, la distribution cinématographique au Cameroun reste quasi inexistante. « Concrètement, est-ce qu’il existe même des distributeurs au Cameroun ? » a-t-il interrogé. Si quelques opérateurs liés aux télévisions existent, le métier de distributeur de cinéma, lui, n’a jamais pris forme.
En cause : des financements concentrés sur producteurs et réalisateurs. Résultat : les films se font, mais ne circulent pas. Historiquement, les circuits de distribution étaient dominés par des acteurs étrangers avant les années 1970.
La nationalisation engagée ensuite par les États africains a permis aux exploitants locaux de prendre la main. Au Cameroun, dans les années 1980, la majorité des salles étaient détenues par des nationaux. Mais cette reprise en main n’a pas résisté à la crise économique, à l’essor de la télévision et au manque de structuration. Les salles ont fermé, privant les distributeurs de leur terrain d’action.
Aujourd’hui, malgré l’arrivée du numérique et l’élan du cinéma anglophone, la production demeure réduite. « Au Cameroun, on compte à peine quinze films regardables.
Peut-on bâtir une industrie de distribution avec quinze films ? » Interroge Dr Yadia. Pour lui, l’urgence est double : former de véritables distributeurs et accroître la production de films de qualité. Faute de quoi, conclut-il, « l’Afrique n’est pas encore prête pour distribuer ses propres films ».