En écoulant entre 30 et 40 sacs par jour, ces jeunes commerçants assurent leur subsistance.
Il est 11 heures aux « Boissons du Cameroun ». De jeunes vendeurs s’activent autour de sacs dégoulinants de drêche, ce résidu humide du brassage de la bière, qu’ils entassent avec soin dans des bidons et des sacs en plastique. « Le sac coûte 2 000 francs, et en bonne journée, je peux en vendre jusqu’à 40 », confie Paul, 27 ans, l’un des vendeurs. En moyenne, cela représente entre 60 000 et 80 000 FCFA de chiffre d’affaires quotidien.
Même s’ils ne gardent pas tout en bénéfice, les marges restent intéressantes pour ces jeunes, souvent sans emploi fixe. Le produit intéresse particulièrement les éleveurs de porcs, de poules et de poissons. La drêche, riche en fibres et protéines, est utilisée comme complément alimentaire pour le bétail. Certains clients viennent de loin, à bord de tricycles ou de véhicules utilitaires, pour s’approvisionner.
« On a nos habitués. Il y a des femmes du quartier, des agriculteurs, et même des revendeurs qui repartent avec des dizaines de sacs », ajoute Rodrigue, lui aussi vendeur de drêche. L’approvisionnement est quotidien, en fonction du rythme de production de la brasserie voisine. Malgré l’aspect rudimentaire de leur activité pas de hangar, pas de vitrine, ces vendeurs ont mis en place une vraie chaîne de distribution.