Le 29 juillet 2025, le village de Kambélé, dans la région de l’Est du Cameroun, a été secoué par un drame tragique. Trois jeunes hommes ont été tués alors qu’ils tentaient de s’opposer à l’entrée d’engins lourds sur leurs terres ancestrales.
Les faits se sont déroulés dans un climat déjà tendu. Depuis plusieurs mois, les populations locales dénoncent ce qu’elles qualifient de tentative de spoliation déguisée, orchestrée sous le couvert de prétendues « Très Hautes Instructions ». Selon les habitants de Kambélé, l’invocation d’une autorité supérieure n’est qu’un prétexte pour légitimer des projets d’exploitation minière contraires à la volonté du Chef de l’État, qui prône officiellement une industrialisation encadrée du secteur minier.
La mort des trois jeunes hommes a provoqué une onde de choc dans toute la région. Selon les témoins, les victimes tentaient d’empêcher physiquement l’entrée des bulldozers et autres équipements miniers sur une zone traditionnellement réservée à l’exploitation artisanale. La tension est rapidement montée. Des altercations ont éclaté, et les forces présentes sur les lieux ont perdu le contrôle de la situation. Le drame a duré moins d’une heure, mais il a laissé une communauté entière sous le choc. Les familles endeuillées parlent d’une justice à deux vitesses. « Si ces enfants avaient été les fils de ministres, est-ce qu’ils seraient morts comme ça, sans que personne ne réagisse ? », interroge une internaute.
Les autorités locales, quant à elles, se sont montrées peu bavardes. Aucun communiqué officiel n’a encore confirmé l’identité des opérateurs impliqués ni la légitimité des ordres qui auraient autorisé cette opération. Le silence des institutions alimente la frustration et la suspicion. Dans les jours qui ont suivi le drame, des manifestations spontanées ont eu lieu à Kambélé et dans les villages environnants. Des pancartes ont fleuri : « Non à la semi-mécanisée ! », « L’or n’est pas plus précieux que nos vies », ou encore « Qui trompe le Chef de l’État ? ». Les leaders communautaires appellent au calme, mais préviennent que la situation pourrait dégénérer si les autorités ne prennent pas de mesures claires. Pour beaucoup, cette tragédie est le point culminant d’une longue série d’injustices.
Les permis d’exploitation seraient attribués de manière arbitraire, souvent à des entreprises étrangères ou à des personnalités bien introduites dans certains cercles de pouvoir. Les riverains dénoncent également la manipulation de documents officiels, permettant à des sociétés de contourner les restrictions censées protéger les zones artisanales. Un nom revient souvent dans les discussions : « Bonivan ». Présenté comme un défenseur des droits locaux, cet acteur communautaire est salué pour avoir alerté depuis plusieurs mois sur les dérives en cours. Pour de nombreux habitants, ses mises en garde, longtemps ignorées, résonnent désormais comme prophétiques. Face à cette situation, les populations de Kambélé lancent un appel direct au Président de la République. Elles l’exhortent à intervenir personnellement pour faire respecter sa politique d’industrialisation, loin des « magouilles » de la semi-mécanisée. L’or de Kambélé, censé être une richesse nationale, devient peu à peu le symbole d’un mal profond. Tant que la vérité ne sera pas établie, tant que justice ne sera pas rendue, la plaie restera ouverte pour cette population qui a perdu ses fils.