Ce 16 octobre 2025, le Cameroun, à l’instar du reste du monde, célèbre la Journée mondiale de l’alimentation. Un rendez-vous symbolique, alors que le pays fait face à des défis croissants en matière de sécurité alimentaire.
Les jeunes Camerounais sont de plus en plus nombreux à s’engager dans l’agriculture, la transformation et l’innovation agroalimentaire. Ils deviennent les maillons clés d’un avenir nourricier, au moment où la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) célèbre ses 80 ans sous le thème : « Main dans la main, pour des aliments et un avenir meilleur ».
À travers le pays, de jeunes agripreneurs modernisent l’agriculture. Roland, 24 ans, cofondateur d’AgriTech Solutions à Douala, forme des jeunes à l’agriculture de précision grâce à des capteurs et des drones. Quant à Jennifer Fru, elle transforme le manioc en gari et amidon à Bamenda, qu’elle commercialise jusqu’à Yaoundé. Ces initiatives ne sont plus isolées : elles représentent une nouvelle dynamique portée par une génération ambitieuse et consciente des enjeux alimentaires.
Le Cameroun face à des défis réels
Malgré un fort potentiel agro-écologique, le Cameroun reste vulnérable. Dans plusieurs zones rurales, la productivité stagne : sols appauvris, accès limité aux intrants agricoles, prix instables. Comme dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, l’insécurité alimentaire est exacerbée par le changement climatique, les conflits, et l’inflation. Selon la FAO, plus de 735 millions de personnes souffrent encore de la faim dans le monde. Le Cameroun n’est pas épargné. Conscientes du rôle stratégique de la jeunesse, plusieurs institutions telles le MINADER, la FAO, l’AUF, soutiennent des programmes d’entrepreneuriat agricole et d’innovation agroalimentaire. L’enseignement supérieur s’adapte également : de nouveaux modules sur l’agriculture durable apparaissent dans les universités et écoles techniques.
Alors que la sécurité alimentaire devient un défi mondial, le Cameroun peut compter sur sa jeunesse. Ces jeunes qui retournent à la terre avec passion, qui innovent avec des technologies adaptées, qui réinventent la chaîne de valeur alimentaire sont porteurs d’espoir. Leur implication concrète prouve qu’en allant main dans la main avec eux, le pays peut espérer une agriculture moderne, durable, et capable de nourrir sa population dignement.