Le 15 octobre marque la Journée Mondiale du lavage des mains. Jadis érigé en geste de survie pendant la pandémie de Covid-19, ce réflexe semble aujourd’hui relégué au second plan.
Dans les rues, marchés, écoles et lieux publics de Yaoundé, les dispositifs de lavage des mains sont désormais rares, voire inexistants. Pourtant, il y a à peine trois ans, impossible d’accéder à un espace sans passer par la case lavage ou désinfection. Le Covid-19 a imposé une hygiène stricte, transformant temporairement les gestes quotidiens. Aujourd’hui, la tendance est claire : le réflexe s’efface. « Dès que la pandémie s’est calmée, les gens ont oublié. Plus personne ne se lave les mains comme avant », constate Justine, infirmière dans un centre de santé du quartier Efoulan.
Le constat est partagé dans les établissements scolaires où seuls quelques rares enseignants rappellent encore les bienfaits de ce geste simple. Pourtant, les enjeux sanitaires restent énormes. Selon l’UNICEF, 40 % des maladies infectieuses dans les pays en développement pourraient être évitées par le simple lavage des mains à l’eau et au savon. Le relâchement observé s’explique en partie par l’absence de suivi institutionnel.
Une fois l’urgence sanitaire levée, les campagnes de communication se sont arrêtées. Le public, de son côté, a naturellement relâché l’effort. « Il n’y a plus la peur. Donc plus personne ne fait attention », confie un enseignant d’un lycée de la place.
Encourager les initiatives qui promeuvent le geste
Dans les centres de santé de districts, des infirmiers rappellent systématiquement à leurs patients l’importance de se laver les mains avant et après les consultations. Mais ces actions restent dispersées et peu soutenues. Dans un contexte où le choléra refait régulièrement surface, et où les maladies infectieuses touchent encore fortement les couches vulnérables, notamment les enfants, le lavage des mains ne devrait pas être un réflexe temporaire, mais une norme ancrée dans le quotidien.
Cette Journée internationale du lavage des mains est donc une piqûre de rappel. Car derrière ce geste simple, se cache un enjeu de santé publique fondamental. Revaloriser cette habitude passe par une nouvelle dynamique : éducation, accessibilité aux dispositifs, soutien institutionnel… et surtout, une prise de conscience collective que la prévention ne doit pas attendre la prochaine crise.