Denzel Washington prête ses traits à un père déterminé à tout risquer pour arracher son fils à la mort, face à un système de santé sans pitié.
Réalisé par Nick Cassavetes, John Q plonge le spectateur dans un drame social d’une intensité rare, où se croisent amour paternel, injustice sociale et critique du système de santé américain. John Quincy Archibald, ouvrier dévoué, voit son quotidien s’effondrer lorsque son fils de neuf ans, Michael, s’écroule en pleine partie de baseball. Le verdict tombe : l’enfant souffre d’une grave maladie cardiaque et n’a d’espoir de survie qu’à travers une greffe urgente. Mais face à un système hospitalier rigide, où les soins vitaux se mesurent à l’aune du portefeuille, John découvre que son assurance santé ne couvre pas l’opération. Confronté à l’impossible, il choisit la seule arme qu’il lui reste : la révolte. Dans un geste désespéré, il prend le service des urgences en otage. Un acte extrême qui devient vite un cri d’amour et de détresse, bien plus qu’une menace.
Pendant 116 minutes d’une tension croissante, Cassavetes met en scène la fragilité d’une société où l’argent décide de la vie. Le scénario, signé James Kearns, s’appuie sur un réalisme brutal, porté par la performance magistrale de Denzel Washington, tout en sobriété et intensité. La musique d’Aaron Zigman, subtile et émotive, accompagne chaque pulsation du drame. Produit par New Line Cinema avec un budget de 36 millions de dollars, John Q s’impose comme un plaidoyer pour une santé équitable, mais aussi une réflexion sur la dignité humaine et les sacrifices qu’impose l’amour parental. Plus qu’un film, c’est un coup de poing émotionnel, un miroir tendu à nos sociétés modernes, où sauver un être cher devient parfois un combat contre le système lui-même.