Ces dernières années, la consommation d’aphrodisiaques chez les jeunes a connu une hausse notable, suscitant à la fois curiosité et inquiétude.
On entend partout des noms comme « Poutoulou », « Atoté » ou encore « poudre du lion » pour désigner les versions artisanales de ces aphrodisiaques. Dans les rues, les snacks, les marchés ou sur les réseaux sociaux, ces produits sont devenus courants. Ils se présentent sous forme de sirops, poudres, bonbons, gélules ou boissons énergisantes. Leur promesse ? Tenir longtemps, impressionner, se sentir « fort ».
Pour certains adolescents et jeunes adultes, ces substances sont devenues des alliées pour ne pas « décevoir » leur partenaire. Mais à quel prix ? « On leur vend l’idée qu’il faut “tenir une heure” ou “faire trois rounds” pour être un vrai homme », observe une psychologue scolaire. Résultat : certains n’osent plus vivre une relation intime sans produit dopant.
Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans cette tendance. Entre influenceurs, publicités ciblées et témoignages d’utilisateurs, la consommation d’aphrodisiaques est souvent présentée comme une solution simple et efficace pour « pimenter » sa vie intime, sans que soient clairement évoqués les risques potentiels.
Mais ce phénomène ne concerne pas uniquement les garçons. Certaines jeunes femmes consomment elles aussi des aphrodisiaques ou les proposent à leurs partenaires, dans l’espoir d’améliorer le plaisir ou l’endurance mutuelle. D’autres, influencées par des vidéos sur TikTok ou YouTube, testent des mélanges faits maison aux effets imprévisibles.
La facilité d’accès à ces produits est également un facteur clé. Aucun contrôle strict n’encadre leur vente. On les trouve aussi bien en pharmacie qu’au coin de la rue, parfois vendus à côté de friandises. Les vendeurs en vantent souvent les effets sans jamais évoquer les dangers. L’absence de politique publique claire laisse le terrain libre à une consommation désordonnée et risquée.
De nombreux produits commercialisés échappent à tout contrôle rigoureux et peuvent contenir des substances nocives, voire interdites. Leur usage excessif ou inadapté peut entraîner des effets secondaires graves : troubles cardiovasculaires, réactions allergiques, ou interactions médicamenteuses dangereuses.
Face à cette situation, l’information et l’éducation sexuelle sont plus que jamais nécessaires. Il est essentiel d’accompagner les jeunes pour qu’ils comprennent les mécanismes du désir et de la sexualité, ainsi que les limites de ces produits. Sensibiliser aux dangers et encourager des pratiques responsables doit devenir une priorité pour les parents, les éducateurs et les professionnels de santé.
Il faut aussi promouvoir des approches alternatives : le dialogue avec son partenaire, la gestion du stress, la découverte progressive de son corps… plutôt que de chercher systématiquement des solutions médicamenteuses.
Les aphrodisiaques peuvent, dans certains cas, représenter une aide ponctuelle. Mais leur consommation doit rester occasionnelle et, surtout, informée. En cas de troubles persistants, il est préférable de consulter un professionnel afin d’identifier les causes réelles et de recevoir un accompagnement adapté.