Entre charge financière, stress émotionnel et solitude, la première rentrée scolaire devient un véritable parcours du combattant pour de nombreuses jeunes mères célibataires. Cette étape marque une avancée importante dans la vie de leurs enfants.
À l’approche de la rentrée, les listes de fournitures s’allongent : cahiers, crayons, tenues scolaires, sacs, frais d’inscription. La facture grimpe vite, surtout pour celles qui doivent tout assumer seules. « J’ai mis plusieurs mois à économiser un peu chaque semaine. J’ai dû lancer un petit commerce pour assurer la rentrée de ma fille », confie Rosine, mère d’une petite fille de 3 ans. Edwige, 20 ans, est-elle aussi maman d’une fillette. Employée dans un salon de coiffure au quartier Ekounou, à Yaoundé, elle peine à joindre les deux bouts. « Rien que le cartable et les chaussures m’ont coûté cher. Il reste encore les frais de scolarité à payer. Je ne sais pas si je vais pouvoir m’en sortir, mais j’ai la foi », exprime-t-elle.
Au-delà des finances, la charge mentale pèse également très lourd. Ces jeunes mamans doivent souvent gérer seules les inscriptions, la recherche d’un établissement adapté, les visites médicales obligatoires ou encore les premières séparations avec leur enfant. « Ce n’est pas facile quand on n’a pas de soutien. C’est moi qui fais tout, chercher une bonne école, m’assurer que mon fils a le nécessaire. Parfois, j’en oublie des choses tellement je veux bien faire. Tout cela me stresse, mais je ne dois pas le montrer », raconte Stéphanie.
Certaines peuvent compter sur leurs proches, mais beaucoup n’osent pas demander de l’aide, par peur du jugement ou simplement par isolement. « Je me vois souvent obligée de faire appel à ma mère et à mes frères, qui m’épaulent malgré leurs propres difficultés financières », ajoute-t-elle. Malgré les obstacles, ces femmes font preuve d’une remarquable résilience. Leur priorité reste le bien-être de leur enfant. « Je veux qu’elle commence bien sa scolarité. Même si je dois me priver, elle aura tout ce qu’il faut », affirme Rosine, jeune mère.
La première rentrée scolaire, censée être un moment de joie, devient parfois une épreuve. Mais derrière les sacrifices, les larmes et les nuits sans sommeil, se cache une volonté inébranlable qui est celle de bâtir un avenir meilleur pour leurs enfants. Elles avancent souvent dans l’ombre, les bras chargés et le cœur plein d’espoir. Car pour ces jeunes mères, offrir une rentrée digne à leur enfant, c’est déjà poser la première pierre d’un avenir qu’elles rêvent plus juste, plus stable et plus lumineux.