Il fut un temps où les jeunes filles levaient à peine les yeux vers les jeunes gars du marché, disant qu’ils n’ont pas assez de prestige. Mais les temps changent. Aujourd’hui, entre les étals de bananes plantain et les sacs de riz, naissent parfois de très beaux coups de foudre. Désormais, dès qu’une jeune fille aperçoit un gars propre, souriant, qui se bat derrière son étal de poissons, d’habits ou d’épices, c’est le coup de cœur assuré.
Il suffit d’un tablier bien noué, d’un débit fluide et d’un bon sens des affaires pour faire chavirer les cœurs. On verra bien une étudiante, l’air faussement distraite, passer « pour acheter un truc » alors qu’elle n’a besoin de rien. Elle reviendra le lendemain. Et encore le surlendemain. Et on ne peut pas les blâmer. Ces jeunes commerçants sont bien plus que de simples vendeurs.
Ce sont des bosseurs, des stratèges, des maîtres du marketing. Ils n’attendent pas le job de rêve, ils le créent. Ils gèrent des stocks, font du chiffre, innovent. Ils ont le sens du timing, de l’argent, du contact. En gros, tout ce que certaines recherchent chez un gars « sérieux ». Alors oui, peut-être qu’il sent un peu le poisson en fin de journée… mais il sent aussi la détermination, la débrouillardise, la réalité. Et ça, c’est sexy.
Dans un pays où l’emploi ne court pas les rues, le marché devient un terrain de chasse économique et amoureux. À force de les voir se battre, certaines filles ne veulent plus passer à côté. Le cœur a ses raisons… mais parfois, il a aussi du flair. Alors mesdames, la prochaine fois que vous passez au marché, ouvrez bien les yeux. Le prince charmant porte peut-être un tablier… et rend la monnaie en pièces.