C’est une camerounaise multitâches qui n’est pas inconnue du paysage médiatique, journaliste, entrepreneure, mannequin, ces différentes cordes à son arc lui permettent d’impacter sa génération, à son échelle. C’est sans fioritures qu’elle se livre à cœur ouvert au Journal l’Etudiant.
Vous avez remporté en 2024 le prix de la meilleure entrepreneure aux Awards des Miss, Mannequins et Entrepreneurs. Comment avez-vous accueilli cette distinction, et que représente-t-elle pour vous ?
Honnêtement, recevoir le prix de Meilleure Entrepreneure 2024 à ce festival est une belle reconnaissance, d’autant plus que je ne m’y attendais pas du tout. Je me suis lancée dans l’entrepreneuriat naturellement, en saisissant les opportunités qui se présentaient, sans jamais chercher une récompense en retour. Pour moi, la véritable satisfaction vient du fait que mon projet existe, qu’il évolue et que mes produits sont consommés, contribuant ainsi à la valorisation du Made in Cameroon. Ce prix est un signe fort, une preuve que mon travail n’est pas invisible. Cela fait chaud au cœur et m’encourage à continuer, à me surpasser et à avancer. Je me dis aussi qu’en chemin, je peux inspirer d’autres personnes à oser l’entrepreneuriat. Car au-delà d’une grande expérience, ce qu’il faut avant tout, c’est de la volonté, de bonnes idées, une organisation solide et un business plan bien structuré. Je tiens sincèrement à remercier le comité d’organisation qui a pensé à moi. Il y avait des entrepreneurs incroyablement talentueux parmi les nominés, et je suis honorée d’avoir été choisie. Je ne peux pas expliquer les critères du jury, mais ce que je retiens, c’est que cette distinction est un encouragement puissant à poursuivre cette belle aventure entrepreneuriale.
D’après nos informations, vous êtes en lice pour remporter un nouveau prix dans les prochains jours. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Il y a quelque temps, j’ai été contactée par Monsieur Dshow Jaguar, producteur de l’émission Carton Rouge. Il m’a annoncé que j’allais recevoir une récompense, non pas dans le cadre d’une compétition, mais comme une marque de reconnaissance pour le travail que j’accomplis et l’impact que j’ai, notamment auprès des jeunes et des personnes démunies. Beaucoup l’ignorent peut-être, mais lorsque j’étais Miss, j’ai énormément œuvré dans les établissements scolaires aux côtés des jeunes. J’ai aussi collaboré avec Carton Rouge pendant un bon moment et, depuis plusieurs années, je m’investis dans l’humanitaire avec ma marraine, Ratu Erma. Apprendre que mon engagement est ainsi reconnu m’a profondément touchée. La remise de cette distinction aura lieu le 8 février au Stade Japoma, lors de la finale de Carton Rouge. J’ai hâte de vivre ce moment et de le partager avec vous
Votre CV est impressionnant et diversifié. Journaliste, mannequin, entrepreneure… Comment réussissez-vous à jongler entre toutes ces responsabilités sans jamais vous laisser submerger ?
C’est pour cela que je me définis comme une jeune femme aux multiples casquettes. Aujourd’hui, il m’est impossible de me détacher de l’une d’elle, car chacune fait partie intégrante de mon identité. Quand j’y réfléchis, tout est finalement lié. Être journaliste, par exemple, n’est pas si éloigné de mon parcours académique en communication. J’ai eu la chance d’acquérir de solides compétences, renforcées par une formation dans l’une des meilleures écoles, et mes aptitudes naturelles l’éloquence, l’aisance à parler en public se sont révélées être des atouts précieux. Mon rôle de responsable communication et marketing du Festival Écrans Noirs s’inscrit dans cette même dynamique. Passer de journaliste à consultante ou à communicante se fait naturellement, car ces métiers évoluent dans le même environnement. Côté mode, être devant la caméra a toujours été une évidence pour moi. Loin d’être un défi, c’est un espace où je me sens à ma place. Quant à l’entrepreneuriat, il est né d’un élan spontané. Je peux me réveiller avec une idée, être convaincue qu’elle va fonctionner et foncer sans hésiter. Finalement, tous ces aspects de ma vie sont indissociables de qui je suis. Si je devais en enlever un, je ne serais plus vraiment Osiera. C’est cette diversité qui nourrit ma passion et qui, loin d’être une contrainte, est une évidence pour moi.
Vous avez récemment lancé un parfum. La question qu’on se pose c’est pourquoi l’avoir créé ?
Qu’est-ce qui vous motive au quotidien dans vos différentes activités ?
Ce qui me motive chaque jour, c’est de relever des défis. J’aime l’idée de progresser, de franchir des étapes, d’atteindre de nouveaux objectifs et de constater que j’ai évolué. Pour moi, la vie est une succession de défis à surmonter et d’expériences à vivre. Ce qui m’inspire, c’est d’aller à la rencontre de ce qui m’attend, de me lancer dans des projets qui me passionnent, de voir ma famille heureuse et de partager des moments de joie avec ceux qui m’entourent. Au fond, ce qui me motive le plus, c’est d’être fidèle à moi-même, de rester authentique et de donner le meilleur de moi dans tout ce que je fais.
Qui sont vos modèles ou les personnes qui vous inspirent ?
Mes premiers modèles sont mes parents. C’est sans prétention, mais c’est l’entourage proche qui nous inspire le plus. Mon père est un entrepreneur accompli bien qu’étant un grand fonctionnaire, et c’est en observant sa capacité à innover et à créer de nouvelles entreprises que j’ai été poussée à me lancer. Ma mère, quant à elle, a toujours été un modèle de travail acharné. Elle a su équilibrer sa vie de femme, de mère de huit enfants, tout en menant sa carrière. Ce sont eux qui m’ont montré le chemin. Sur le plan extérieur, Oprah Winfrey est une figure qui m’inspire profondément. C’est une femme d’impact, une source d’inspiration pour moi. Plus proche de chez nous, j’ai été marquée par une jeune journaliste et femme de médias camerounaise, Laura Dave, dont l’énergie et la joie de vivre m’ont toujours impressionnée. Sally, une influenceuse camerounaise, est également une source d’inspiration. Avocate de formation, elle touche à plusieurs domaines avec une énergie incroyable. Enfin, Lena Situations, une Française, me ressemble par sa joie de vivre et son approche décomplexée de la vie. Elle est une personne pleine d’énergie qui fonce sans se prendre la tête, et ça me parle beaucoup. Ce sont ces personnes qui me motivent et m’inspirent.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaitent suivre vos pas ?
Le conseil que je donnerais aux femmes qui souhaitent suivre mes pas, c’est de ne pas avoir peur de se lancer. La vie est belle et il faut en profiter. Il y a des moments où j’ai hésité avant de me lancer dans certaines choses, et je me rends compte que ces hésitations m’ont fait perdre du temps. Parfois, j’ai voulu toucher à tout, ce qui m’a empêchée d’aller jusqu’au bout de certains projets. Mais aujourd’hui, je regarde mon parcours avec fierté, car j’ai acquis une expérience enrichissante, et je sais maintenant exactement ce que je veux faire, ce qui m’est rentable. Il faut essayer, prendre des risques, et surtout ne pas avoir peur. Suivez votre instinct et restez fidèle à vous-même. Il y a mille conseils à donner, mais je dirais qu’il faut avoir confiance en soi, avoir une base solide, et une foi inébranlable. Chaque fois que je me lançais dans un nouveau projet, je savais que Dieu m’accompagnerait. Il m’a donné l’intelligence, la santé et la beauté, à moi de faire le reste. C’est cette confiance et cette foi qui m’ont permis d’avancer. Pour moi, même si je n’ai pas encore tout accompli, j’estime avoir bien avancé. Il faut rester soi-même, être heureux et, surtout, être une bonne personne. Aidez les autres, ne vous prenez pas trop la tête, restez humble, et surtout, n’oubliez jamais d’où vous venez.
Quels sont vos projets futurs et vos ambitions ?
Mes projets futurs sont clairement orientés vers l’impact dans le domaine de la communication et de la télévision au Cameroun. Je suis quelqu’un de très dynamique, toujours à la recherche de nouvelles idées et d’innovations. On me dit souvent que je suis pleine d’énergie et que j’aime toucher à tout, et c’est ce qui me pousse à avancer. Mon véritable moteur, c’est l’entrepreneuriat et la création. Quant à mes ambitions, je dirais que mon objectif principal est de me concentrer sur les projets que j’ai déjà lancés, de les pérenniser et de les faire évoluer. Le véritable défi au Cameroun réside aussi dans la durabilité des projets. J’aimerais que ma marque atteigne de nouveaux sommets et, pourquoi pas, créer d’autres marques. J’ai une multitude d’idées, et elles ne cessent d’évoluer. Mon espoir est que la Providence nous prête longue vie et santé pour continuer de faire ce qui nous passionne.